Commentaire sur le mur : #8065
"Il suffirait que le travail ne soit que l'obligation de gagner son pain à la sueur de son front pour le qualifier de malédiction. Mais la désastreuse invention du travail est bien antérieure à l..."Il suffirait que le travail ne soit que l'obligation de gagner son pain à la sueur de son front pour le qualifier de malédiction. Mais la désastreuse invention du travail est bien antérieure à la repoussante injonction évangélique. Imputer l'activité laborieuse à une disposition naturelle de l'homme et de la femme est un double mensonge:
Primo, les civilisations de la ceuillette, antérieures au règne de l'agriculture patriarcale, ont, entre autres libertés, celle d'ignorer le travail. Les communauté recueillent les dons de la nature, les affinent et en jouissent en jouissant de la vie...
Secundo, le travail n'a pas pour utilité fondamentale d'aider les peuples à assurer leur subsistance. La quête du quignon de pain passe par la quête de l'argent qui permet de l'acheter. Or la valeur d'usage de l'argent est accéssoire en regard de sa valeur d'échange, dont la croissance fait enfler, aux dépens de l'être, les deux mamelles de l'avoir: profit et pouvoir.
L'effort n'a ni le même sens ni la même substance s'il m'est imposé ou s'il précède de l'affinement de mes jouissances. Les exigences de mon plaisir n'ont rien en commun avec les objurgations de l'acétisme, du sacrifice, de la contrainte, des obédiences, du devoir. Si tatillon que soit l'exercice de la création, il en résulte toujours, par l'effet d'une grasse acquise, une sensation et une conscience de vivre, qui expulsent de mes préoccupations cette efficacité laborieuse toujours à l'affut de dessécher et de stériliser ce qu'elle touche..."