Ci dessous les textes des éphémérides écrites pour diffusion en JUIN 2021 sur Radiolutte.
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Ci dessous les textes des éphémérides écrites pour diffusion en JUIN 2021 sur Radiolutte.
Si vous souhaitez participer aux éphémérides anarchistes, proposer des améliorations, de nouvelles versions ou des nouveaux sujets, merci de vous signaler sur -> ce fil <-, ou de poster directement vos proposition en réponse sur le fil de production des éphémérides du mois de juin -> ICI <-
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Le 1er juin 1905, à Chatelaillon (Charente-Maritime), à l'initiative du compagnon BRUNIA, pêcheur et ostréiculteur installé depuis six ans à Chatelaillon, s'ouvre une "plage libertaire", qui accueillera près de 3 ans environ 25 anarchistes par quinzaine entre le 1er juin et le 1er octobre . Selon l'annonce faite dans "Les Temps Nouveaux" du 6 mai 1905,. Le séjour des "colons", c'est ainsi qu'étaient alors désignés les participants à ces colonies, revient à 2 francs 25 par jour et par personne (1fr. pour les enfants de moins de 10 ans). Prix modique quand on le compare au prix d'un verre d'absinthe, d'environ 25 centimes. Cette "Libertaire-Plage" sera fréquentée par les anarchistes individualistes parisiens du journal "l'anarchie" : Libertad la découvre alors qu'il lance tout juste le journal, et l'année suivante, il annonce la nouvelle saison, encense la cuisine de Brunia, sa capacité à écarter les "idiots et les importuns" et à former un "véritable milieu de camarades", et invite les lecteurs de "L'anarchie", à s'inscrire auprès de Brunia. Il y voit l'endroit idéal pour de nouvelles "Causeries populaires", mouvement qu'il a initié en 1902. Anna Mahé, anarchiste individualiste fondatrice, avec Libertad, du journal "l'anarchie" lance le même appel aux "amis libres" en mai 1907, décrivant ces séjours sur « cette plage de sable magnifique que les bourgeois n’envahiront pas car nous faisons bonne garde ». Mais le 26 juillet 1908, un rapport de police annonce la fin de l'aventure :
Ça va très mal à Chatelaillon...
On n'en parle plus dans « l'anarchie » et l'on a refusé d'y recevoir Libertad et d'autres. On n'y vit plus en commun. Celui (Brunia) qui s'en occupait est écœuré de la conduite des compagnons.
De telles expériences communautaires, nombreuses dans l'histoire de l'Anarchie, et représentées comme autant d'échecs par leurs détracteurs participent pourtant à faire évoluer le projet d'une organisation sociale émancipatrice, plus juste et plus égalitaire, en montrant quels écueils éviter, et comment surmonter les difficultés par la suite. Entre autres exemples, à un tout autre niveau, la Zad de Notre Dame des landes a ainsi perduré près de 50 ans et le Rojava continue de construire malgrés une redoutable adversité, un modèle d'organisation qui pourrait bien être la réponse à l'impasse destructrice du capitalisme. -----------------------
* Annonce "Les Amis Libres" dans le journal "l'anarchie" du 11 Juillet 1907 : " Les Amis Libres. Tous les copains, tous les sympathiques qui ont réussi (tant mieux pour eux) à mettre de coté quelque énergie-argent afin de quitter Paris, une quinzaine ou plus se rencontrerons à Chatelaillon, aux Amis Libres, chez le copain Brunia. Qu'est-ce que c'est ça? Kekcekça, pour parler parisien. Celà. Celà! Voici : Chatelaillon est placé sur le bord de l'océan, en face des iles de Ré et d'Oléron, entre la Rochelle et Rochefort, à 600 km de Paris. C'est une plage de sable magnifique que les bourgeois n'envahiront pas, car nous faisons bonne garde. Brunia poussé par un double désir de propagande et de camaraderie a réuni les Amis libres. À quelles conditions : 1 fr. 50 pour les divers frais généraux et en échange de la carte d'adhérent, exigée pour le voyage... 7fr. 75 pour le voyage collectif aller, par dix; 2 fr.25 par jour et par personne pour la "pension", 7fr. 75 pour le retour individuel. Il faut porter avec soi, ses draps et son linge de table et de toilette, évidemment. C'est donc pour une quarantaine d' francs le moyen de villégiaturer avec des copains, au loin de Paris, devant l'Océan. Le prochain départ aura lieu le samedi 13 juillet. On reçoit des partants jusqu'au dernier moment. Rendez-vous est donné à 8 h. 1/2 du soir à la gare de Montparnasse, en ace de l'Enregistrement des bagages. Se faire inscrire aux Caus. Pop., 22, rue de la Barre. Du matin jusqu'au soir, les vastes bureaux sont ouverts. Le départ suivant se ferait le 20 juillet. Il serait bon pour l'assurer de se faire inscrire le plus tot possible."___________________________________ ---------------------------
"Et cette fois-ci, c'est bien sérieusement que nous causons. Il est un coin de terre où nous pouvons villégiaturer au milieu de camarades. Il y a un an, Brunia nous avait présenté l'idée de la "Plage Libertaire". Grâce à une somme de deux francs par jour - des camarade pouvaient venir passer cinq, dix, quinze jours, un mois s'ils le voulaient, dans un milieu sympathique, au bord de la mer. J'étais fort malade, mais le journal qui commençait demandait tous nos efforts; c'est alors qu'intervint un ami qui retint pour lui l'effort pécuniaire. Je fus donc à Chatelaillon, *** la Plage Libertaire. Dans cette sorte d'association, il y a un chef, un chef cuisinier, le madre coq, c'est Brunia en personne. Ah l'homme expert en cuisine. On se pourlèche les babines après avoir tâté de son fricot. Mais qu'est cela auprès de la tranquillité, de la camaraderie, de la bonhomie du milieu! Pendant quinze jours, on peut se reposer de la vie extérieure. On ignore les autres hommes. Ce Brunia a l'art d'écarter les idiots où les importuns et c'est un vrai milieu de camarades qu'il réussit à former. Cette année, il recommencera. . Disons le vite, il *** anarchiste. l'autre année. Les camarades qui ont l'intention de passer quinze jours à la mer, à la Plage Libertaire, écriront DÈS MAINTENANT, à Brunia, à Chatelaillon (Charentes inférieure). retiendront leur place, le préviendront afin qu'il puisse faire des provisions à l'avance et par conséquent dans les meilleures conditions possibles. Je ne sais si j'aurais le plaisir de descendre par là-bas cette année, mais ce dont je suis sur, c'est que les Causeries y seront joliment bien représentées et qu'il n'y aurait rien d'étonnant de voir naître et grandir, florissantes, les Causeries Populaires de Chatelaillon. Bonne chance à ceux qui ont de l'initiative. Albert Libertad. P.S. - Nous voulions former une association pour les camarades parisiens dans le but d'aller collectivement t à la mer. Nous n'avons pu réussir cette année. Dans chaque ville, si plusieurs camarades voulaient venir à la places, ils pourraient se préoccuper de prendre des billets collectifs. En tout cas il doivent toujours s'informer des billets dits de bains de mer, qui sont d'un tarif fort réduit. P.S; du P.S. - Pour les camarades parisiens, je crois que nous allons pouvoir réussir à former l'association. Nous donnerons des explications la semaine prochaine. Mais dès maintenant on peut adresser à nous. Les premiers départs peuvent avoir lieu aux premiers jours de juillet."
Le 2 juin 1908, à Vigneux-sur-Seine, alors que les ouvriers des sablières sont en grève depuis un mois pour l'amélioration de leurs conditions de travail (douze heures par jour, les pieds dans l'eau, pour un salaire de misère), des heurts se produisent entre grévistes et briseurs de grèves protégés par les gendarmes. Dans l'après-midi le comité de grève, installé dans l'Hôtel-restaurant du Progrès, est encerclé par les gendarmes qui exigent qu'on leur livre un ouvrier accusé d'avoir frappé un gendarme. Empêchés d'entrer dans le local par les grévistes, les gendarmes font usage de leurs armes, tuant deux ouvriers : Emile Goebellina (terrassier de 17 ans) et Pierre Le Foll (ouvrier charpentier de 48 ans) et blessent plus ou moins grièvement par balles neuf autres travailleurs. Lors des funérailles de Le Foll le 4 juin, puis celles de Goebellina le 5 juin, alors que la Fédération du Bâtiment appelle à venger les camarades assassinés, des escadrons de cuirassiers patrouillent dans les rues. Cela n'empêchera pas de plusieurs sabotages contre les installations, mais la CGT traîne à appeler à la grève générale alors que le patronat menace de recourir au lock-out c'est à dire la fermeture provisoire. Les anarchistes individualistes groupés autour de Libertad participent activement. Mais le pouvoir et en particulier le président du Conseil Georges Clémenceau, jouant sur le pourrissement, va faire de nouvelles victimes le 30 juillet 1908. Ce jour là, après un meeting à Vigneux, les milliers de manifestants se dirigent en cortège vers le cimetière de Villeneuve-St-Georges au chant de l'Internationale, lorsqu'un régiment de Dragons charge la colonne de grévistes sabres au clair, blessant grièvement plusieurs personnes, dont Rirette Maîtrejean. Libertad, contraint de se jeter à l'eau, échappera de peu à la mort.
Lorsque les manifestants arrivent à Villeneuve-St-Georges, de nombreux blessés dans leurs rangs, les rues menant à la gare sont bloquées par l'armée rendant tout retour sur Paris impossible. Les manifestants commencent alors à dépaver les rues, à dresser des barricades et à jeter des cailloux sur les soldats, qui, ouvrant le feu sur la foule, font un carnage. Le bilan est lourd : si l'Armée comptabilise 69 blessés dont 5 par balle, Coté ouvriers, on déplore 4 morts et plus de 200 blessés par balles ou à coups de sabres.
Merci à l'ephemanar, dont nous avons adapté les textes pour cette pastille...
Le 3 juin 1945, naissance à Paris de Gilbert ROTH, militant anarchiste, figure incontournable des CIRA de Marseille et du Limousin. Il fut également membre de la Fédération anarchiste, de la CNT, du COJRA (Commission d'organisation des journées de réflexion anti-autoritaire) et de l'UPF (Union Pacifiste de France), et l'un des animateurs du MIAJ (Mouvement Indépendant des Auberges de Jeunesse). (une voix pour ce paragraphe, une autre pour le suivant?, une troisième pour celui d'après? )
Il découvre les idées anarchistes avant Mai 68, et commence à militer à partir de 1969. En néo-malthusien convaincu, et déjà père d'une petite Cécile, il ira en Suisse se faire vasectomiser, et se fera ensuite le propagandiste de cette méthode contraceptive.
Après les arrestations de plusieurs membres des GARI (Groupes d'action révolutionnaires internationalistes) en 1974, il participe à diverses actions spectaculaires de solidarité : plastiquage de la statue de Saint Louis au Palais de Justice, décapitation et enlèvement de la tête et des mains en cire du roi Juan Carlos au Musée Grévin, sabotage d'une course hippique à Auteuil, etc.
Tour à tour électricien, chauffeur de taxi (surtout pour les camarades !), coursier, représentant en vin... Il monte également une SCOP (Société coopérative et participative) d'informatique et s’investit dans le mouvement des coopératives. S'inspirant de Marius Jacob, il se fait "travailleur de la nuit" pour arrondir les fins de mois difficiles, mais, rattrapé par "la justice", effectue plusieurs séjours en prison. On l'accuse notamment d'un casse chez un notaire de Montmorency sur la seule présence d'un pied de biche à son domicile. Lors de son procès en juillet 1975, Léo Campion, qui témoigne en sa faveur avec May Picqueray, déclare alors: "Monsieur le président, j’ai, sur moi, tout ce qu’il faut pour commettre un viol, et pourtant je n’ai jamais commis de viol !" Cette fois-là, Gilbert est relâché après quatre mois de préventive.
C'est en 1998 qu'il s'investit dans les activités du CIRA (Centre international de recherches sur l'anarchisme) de Marseille, où il met en place l'informatisation du centre. Jusqu'à son décès, il en occupera le poste de secrétaire . Il est également l'un des fondateurs, En 2008, du CIRA Limousin. Malade depuis plusieurs mois, C’est chez un copain, en Belgique, ou il se rendait à une foire du livre libertaire, qu’Il s'éteint dans son sommeil le 14 avril 2015.
Pour en savoir plus sur Gilbert Roth, taper s.42l.fr/g dans la barre d’adresse de votre navigateur. s.42l.fr/g!
Le 4 juin 1986, Umberto MARZOCCHI, Figure importante de l'anarchisme et de l'anarcho-syndicalisme italien, s'éteint à à Savona, en Ligurie.
Né Le 10 octobre 1900, Il découvre très jeune l'anarchisme. Ouvrier sur les chantiers navals de La Spezia, il est nommé à 17 ans secrétaire de "l'Union des ouvriers métallurgistes". Après le premier conflit mondial, il prend part à l'agitation anarchiste, et fait partie, en 1920, d'un groupe qui s'attaque à la poudrerie de La Spezia dans le but d'impulser un mouvement révolutionnaire. Fiché par la police comme "anarchiste très dangereux à surveiller attentivement" il sera contraint à l'exil avec l'arrivée du fascisme en Italie.
En 1923, il émigre en France.. À Lille, où il habite longtemps avec sa famille, vivant des recettes de la Librairie moderne. Son activité militante consiste alors à faire passer la frontière belge à des réfugiés politiques pour le compte du Comité pour les victimes politiques. Finalement expulsé de France, il se fixe en Belgique où il poursuit son action au sein du Comité de soutien aux victimes politiques.
A l'automne 1936, il rejoint les combattants anarchistes italiens sur le front d'Aragon, en Espagne. Marzocchi fait partie de ceux qui s’opposent à la militarisation des milices. Face à ceux qui soutiennent la présence de ministres de la CNT au gouvernement, il se sent plus proche des "Amis de Durruti".
En juin, alors que les contrôles de la police de la Generalitat et du consulat soviétique à Barcelone deviennent insupportables, Marzocchi décide de rentrer en France. Il participe ensuite à la résistance antifasciste dans les maquis des Pyrénées. Son emploi de représentant d’une entreprise chimique lui permet de circuler et de renforcer un réseau de contacts pour secourir les antifascistes. Marzocchi aide également à ravitailler en nourriture le camp du Vernet, et, lorsque c’est possible, organise les évasions...
En 1945, il rentre en Italie et travaille à la reconstruction de la "F.A.Italienne" et au développement de la propagande, et s'y consacre désormais entièrement. Il sera nommé secrétaire du Comité de relation de l’Internationale des fédérations anarchistes (Crifa) en 1971, poste qu'il occupera jusqu’en 1984. C'est à Livourne, à la manifestation antimilitariste anarchiste du 13 mars 1982, qu'il participera à son tout dernier meeting... Pour en savoir plus sur Umberto Marzocchi, voir l'article le concernant sur le Maitron, en tapant s.42l.fr/u dans la barre d'adresse de votre navigateur!
le 5 juin 2005, Josefa CARPENA-AMAT, dite Pépita CARPENA, Militante anarcho-syndicaliste et féminine anarchiste espagnole s'éteint à Marseille, après une dure vie bien remplie.
Elle est née le 19 décembre 1919 à Barcelone. Aînée d'une famille ouvrière de six enfants, elle commence à travailler à 12 ans comme couturière et milite à 14 ans à la CNT et aux "Jeunesses Libertaires" (JJLL). En juillet 1936, elle prend part à la révolution et assiste le 20 juillet comme aide-soignante à l'assaut de la caserne Atarazanas. Elle prend part aux événements de mai 1937 et rejoint, fin 1937, le mouvement anarchiste féminin "Mujeres Libres" puis travaille dans une fabrique d'armes. Désignée par "Mujeres Libres" comme secrétaire à la propagande du Comité régional de Catalogne, elle effectue des tournées dans les villages et sur le front et rencontre Emma Goldman. Malade, elle quitte Barcelone le 25 janvier 1939 (veille de l'entrée des troupes franquistes dans la ville) pour la France, où elle sera internée dans un camp près d'un an à Clermont-l'Hérault, à côté de Montpellier. Elle se marie avec un Français puis le quitte pour rejoindre Marseille où se retrouvent de nombreux réfugiés espagnols. Elle y devient la compagne de l'anarchiste Juan Martinez Vita dit Moreno, et poursuit son militantisme après la Libération. En avril 1945, elle est déléguée à Toulouse, pour le 1er congrès de la "FIJL" en exil. Elle prend ensuite part aux activités théâtrales de la troupe "Acratia" et milite à la CNT en exil. Dès 1979, elle participe aux activités du CIRA de Marseille, elle en sera la coordinatrice de 1987 à 1999. Elle rédige dans un court récit son cheminement "De toda la vida", en 1992, texte qui sera publié en français dans une brochure des éditions du Monde Libertaire et Alternative Libertaire. Elle a par ailleurs collaboré à divers ouvrages historiques sur le mouvement "Mujeres libres" ainsi qu'à deux Bulletins du CIRA, et à la presse libertaire espagnole et française. À noter que Pépita Carpena apparaît dans le film de Richard Prost "Un autre futur"et dans celui de Lisa Berger et Carol Mazer "De toda la vida". "L'homme et la femme doivent avoir les mêmes droits et la même liberté" "Vivre, c'est servir à quelque chose et, si en plus c'est pour des idées, que demander de plus." (est-ce que par hasard ce serait des citations du film, dont on pourrait mettre le passage original?)
Le 6 juin 1982, mort, à Santa Barbara, en Californie, de Kenneth REXROTH, poète, écrivain et traducteur; libertaire mystique; figure de la contre-culture américaine.
Il naît en 1905 dans l'Indiana, dans une famille de militants anti-esclavagistes, socialistes et anarchistes. Orphelin à 12 ans,s on adolescence est partagée entre des études d’art et de petits boulots, après quoi il parcourt le pays, travaillant dans les ranchs de l'Ouest. Autodidacte très instruit, chacun de ses écrits regorge de références à des thèmes aussi divers que l’anarchie politique, la peinture, la religion, la littérature Chinoise, la philosophie, etc. il fréquente la bohème artistique et les militants radicaux des années vingt, comme les wobblies de l'I.W.W. Expériences qu'il raconte dans "An Autobiographical Novel"
En 1927, il se fixe à San Francisco et milite dans divers groupes libertaires, pacifistes et antiracistes. Objecteur de conscience durant la seconde guerre mondiale, il participe ensuite à l'effervescence littéraire; écrit et traduit de la poésie (de sept langues) et s'intéresse au théâtre d'avant-garde. En 1968, il s'installe à Santa Barbara, où il donne des cours sur la poésie et la chanson, et devient chroniqueur littéraire sur une radio alternative.
"Tous les Etats font tous les jours des choses qui, si c'était des actes d'individus, mèneraient ceux-ci tout droit en prison, et souvent à la potence." Dans "Eloge de Kenneth Rexroth" par Ken Knabb
Kenneth Rexroth fut une des figures de proue de la « Renaissance poétique de San Francisco », et eut une influence reconnue sur la Beat generation, bien qu’il fut assez critique envers les évolutions du mouvement et chercha à s’en distancer, refusant d'être assimilé au mouvement. L'œuvre de Rexroth (qui comprend de la poésie, mais aussi des essais et des publications journalistiques) reflète un intérêt et une préoccupation constante pour la vie politique, culturelle, sociale, ainsi que pour l’écologie. Le ton habituel des vers de Rexroth peut les rapprocher de ceux de son poète préféré, Du Fu : tantôt révolté par les inégalités qui gangrènent le monde, tantôt émerveillé par le simple fait d’exister ; mais toujours sage et profondément humaniste. Il fut un anarchiste engagé, qui se tourna par la suite vers le socialisme et le syndicalisme.
Pour en savoir plus sur Kenneth Rexroth, voir l'article que lui a consacré Ballast, en tapant s.42l.fr/k dans la barre d'adresse de votre navigateur. s.42l.fr/k (rajouter le reste des infos qu'on a une fois enregistré, sous forme de "petit plus" lecture...)
Le 7 juin 1914, à Ancône (Italie), alors que dans tout le pays les forces socialistes, républicaines et anarchistes s'étaient unies pour transformer cette journée de fête patriotique en journée d'action antimilitariste et exiger la libération de l'anarchiste Augusto Masetti (emprisonné depuis 1911), les événements prennent rapidement un tour violent. A l'issue du meeting d'Errico Malatesta (qui avait été arrêté puis relâché le jour même) la police ouvre le feu sur la foule, elle tue trois jeunes manifestants (un anarchiste et deux républicains) et blesse une quinzaine d'autres personnes. En réponse à la violence policière, le syndicat révolutionnaire "Unione Sindacale Italiana" proclame la grève générale dans tout le pays, où un mouvement insurrectionnel va se développer. C'est le début de "La Settimana Rossa" (La Semaine Rouge), qui durera jusqu'au 14 juin et sera matée par une sanglante répression. Malatesta, échappant à la police, reprendra la route de l'exil.
Le 8 juin 1914, deuxième jours de la "Settimana Rossa". Au lendemain de la tuerie policière d'Ancône, la grève générale est proclamée en Romagne, Marche et Emilie, régions où les anarchistes sont particulièrement nombreux. Dans ces régions le mouvement prend subitement un aspect insurrectionnel et plusieurs centres tombent aux mains des insurgés.
Le 10 juin 1914, au quatrième jour de la "Settimana Rossa", la grève générale s'étend à toute l'Italie. Les carabiniers et la troupe sont débordés par les actions révolutionnaires contre les symboles de l'autorité et de l'Église. Dans le même temps, la centrale syndicale socialiste "C.G.L" (Confederazione Generale del Lavoro) envoie un télégramme dans toute la péninsule pour inciter à la reprise du travail.
Les 11 et 12 juin 1914, malgré l'ordre du syndicat socialiste "CGL" de cesser le mouvement, l'agitation sociale se poursuit dans de nombreuses villes. Des morts et des blessés sont à déplorer dans les affrontements avec les forces de l'ordre.
Le 14 juin 1914, à Ancône et dans toute l'Italie, c'est la fin de la "Settimana rossa" (Semaine rouge), l'ordre bourgeois est rétabli. De nombreux prolétaires ont payés au prix de leur vie, ont été blessés ou arrêtés dans les affrontements avec les forces de répression durant cette semaine révolutionnaire qui a vu une fois de plus des camarades socialistes renier leur classe et se ranger derrière le pouvoir étatique.
Le 8 juin 2010, à Montady, dans l'hérault, s'éteignait Sara BERENGUER LAOSA, Militante féminine libertaire, et poétesse.
Née le 1er janvier 1919 à Barcelone dans une modeste famille ouvrière, son père, maçon est également un militant libertaire. A treize ans, elle commence à travailler dans une boucherie de marché, mais révoltée par l'exploitation et le machisme, elle quitte plusieurs emplois successivement. Elle n'a que 17 ans, le 19 juillet 1936, lorsqu'éclate la révolution. Alors que son père part se battre sur le front, elle s'investit dans la lutte. De secrétaire pour le "Comité Révolutionnaire", elle se retrouve un jour responsable de la distribution des armes. Le soir, elle milite au sein des "Jeunesses Libertaires" et donne des cours aux enfants des rues. De 1937 à 1938, alors que la révolution est grignotée par la guerre, elle s'engage dans une section de "Solidarité Internationale Antifasciste", (S.I.A), où elle se démène sans compter. En octobre 1938, elle rejoint le mouvement féminin "Mujeres Libres" puis s'occupe du secrétariat régional. Mais "la Generalitat" (gouvernement autonome catalan) obéissant maintenant aux communistes, exige la restitution du "Casal" (maison de la femme ouvrière) dirigé par la militante Amparo Poch y Gascon. Les gardes d'assaut reprennent le local où s'étaient retranchées Sara et ses compagnes.
En janvier 1939, c'est l'exode vers la France. Elle y poursuit son travail pour la "Solidarité Internationale Antifasciste" à Perpignan puis à Béziers, où elle tente de secourir les internés des camps, dont son compagnon Jésus Guillén. Dans une situation très précaire, elle ne cesse pas la lutte pour autant, malgré la naissance de deux enfants. Après la libération, avec Jésus, elle poursuit son action au sein de la C.N.T en exil. Ils en seront exclus en 1965 pour leur soutien aux jeunes activistes antifranquistes que le mouvement sclérosé ne reconnaît plus. Mais elle ne se laisse pas abattre et, en 1965, elle reprend avec Suceso Portales, la rédaction de la revue "Mujeres Libres". Sa maison, près de Béziers, reste un lieu de rendez-vous des anarchistes. Elle se consacre alors à la poésie et à la rédaction d'un récit autobiographie "Entre el Sol y la Tormenta"(1988). Lire : la brochure "Graine d'ananar", écrite par Jacinta Rausa qui lui est consacrée.
Merci à l'ephemanar, ephemanar.net, dont nous avons adapté le texte, pour cette pastille!
Le 9 juin 1945, mort d'Ervin BATTHYÁNY à Stroud Gloucestershire (Royaume-Unis). Penseur, propagandiste et pédagogue anarchiste hongrois.
Héritier Foncier, le Comte Ervin Batthiany, procède, aux alentours de 1905, à la distribution de ses terres aux journaliers agricoles dont, à l'image de Tolstoi, il partagera un temps le mode de vie.
Il né aristocrate, le 17 octobre 1877. Après des études primaires à Budapest, il poursuit des études universitaires à Londres puis à Cambrige où il découvre la pensée socialiste et anarchiste à la lecture d'Edward Carpenter, William Morris, Léon Tolstoi et Pierre Kropotkine qu'il rencontrera personnellement. De retour en Hongrie, sa famille aristocrate, craignant que son patrimoine ne soit distribué aux travailleurs, le place sous tutelle en 1901 dans un sanatorium viennois, dont il ne sortira qu'en 1903. Il participe ensuite à l'activité politique et intellectuelle hongroise, donnant des conférences, comme en 1904, où il expose le point de vue anarchiste aux débats de la *"Társadalomtudományi Társaság", Société de Sociologie : "nous devons comprendre un ordre social fondé sur la libre coopération fraternelle du peuple, sans pouvoir ou violence externe. En lieu et place du système de règles basées sur la violence, s'exprimant dans les institutions coercitives de la propriété, du droit et de l'État, les formes de la société anarchiste viendront à être créées par la solidarité cachée dans la nature humaine, par la liberté, l'égalité et la coopération volontaire qui en découlent."
Il fonde alors, en 1905, dans son ancienne propriété, une école gratuite pour les enfants de paysans, inspirée de Ferrer (co-éducation des sexes, enseignement libre, remise en cause des manuels scolaires, vie pratique incluant une réflexion sur l'habillement et la nourriture, etc.). l’Église catholique, des familles de propriétaires fonciers et des autorités du Comté, après avoir tenté d'empêcher l'ouverture de l'école, finiront par la faire fermer en 1910. Le 8 février 1907, il publie"Társadalmi Forradalom" (Révolution Sociale), bimensuel qui paraîtra sous différents noms jusqu'à la chute des Conseil ouvrier.
En 1910, Ervin Batthyány quitte définitivement la Hongrie, part s’installer à Londres, et renonce, en 1913 à la citoyenneté hongroise. Il militera dans les cercles anarchistes londoniens durant la guerre et se fixera ensuite à Stroud, où il finira sa vie.
Retrouvez plus d'infos sur Ervin BATTHYÁNY sur l'ephemanar, dont nous avons adapté le texte, pour cette pastille...
Le 10 juin 1819, naissance à Ornans dans le Doubs, de Gustave COURBET, peintre de renom, socialiste révolutionnaire, proudhonien, communard et libertaire.
Après l'école chez les curés qui le rend anticlérical, il poursuit ses études à Paris en 1839. Passionné de peinture, il est admis au "Salon de 1844" et devient le chef de file du "réalisme". Devenu socialiste en 1848, il ouvre un club social qui s'opposera au clubs jacobins et montagnards "Républicains sans nature propre". Après le retour de la république le 4 septembre 1870, Courbet est nommé, Le 14 septembre, président de la commission artistique pour la conservation des musées nationaux.
Il fait scandale en 1870 en refusant la Légion d’honneur décernée par Napoléon III.
La Commune de Paris proclamée, il en est élu membre et s'occupe de la commission de l'enseignement, puis devient un des responsables de la Fédération des artistes. Il vote contre le Comité de salut public et signe, le 15 mai, la déclaration de la minorité : « La Commune de Paris a abdiqué son pouvoir entre les mains d’une dictature à laquelle elle a donné le nom de Salut public. » La destruction de la colonne Vendôme ayant été décrété, il en réclame l'exécution, ce qui le désignera ensuite comme responsable de sa destruction. Arrêté le 7 juin 1871, il est condamné à six mois de prison, mais la réaction conçoit ensuite le projet de lui faire payer la reconstruction de la colonne. Courbet se réfugie en Suisse, mais ses biens et tableaux sont saisis. Par solidarité avec ses compatriotes exilés, Courbet refusa toujours de retourner en France avant une amnistie générale. Anti-autoritaire, il participe le 1er août 1875, à un congrès de la Fédération Jurassienne à Vevey, où il s'était fixé, et où il meurt le 31 décembre 1877. On peut citer parmi ses œuvres, un magnifique portrait de Proudhon entouré de ses filles, ainsi que le tableau "L'origine du monde", qui fait toujours scandale chez les tenants de l'ordre moral. "Je me suis constamment occupé de la question sociale et des philosophies qui s'y rattachent, marchant dans ma voie parallèlement à mon camarade Proudhon. (...) J'ai lutté contre toutes les formes de gouvernement autoritaire et de droit divin, voulant que l'homme se gouverne lui-même selon ses besoins, à son profit direct et suivant sa conception propre". Gustave Courbet.
Le 11 juin 1888, naissance à Villafalletto dans le Piémont italien, de Bartolomeo VANZETTI, Militant anarchiste italo-américain victime du terrorisme étatique. Né dans une modeste famille, il est placé en apprentissage chez un pâtissier à l'âge de 13 ans. Exploité, vivant dans des conditions misérables, il tombe malade. Après le décès de sa mère, il part pour l'Amérique, le 9 juin 1908. A New-York, il partage la misère des émigrants, exerce divers boulots et devient anarchiste vers 1913. Il s'installe ensuite à Plymouth, et travaille à la "Cordage Company" où il participe, avec l'anarchiste Luigi Galleani, à une grève d'un mois, début 1916. Désigné comme meneur, il est placé sur les listes noires du patronat. Le 5 mai 1917, il obtient la citoyenneté américaine, mais l'obligation de s'inscrire en vue de la future mobilisation est votée le même mois. Pour y échapper, il décide avec une trentaine d'anarchistes de se réfugier au Mexique; il y fait la connaissance de Nicola Sacco. Mais après quelques mois, il retourne à Plymouth, alors que la répression s'intensifie contre les réfractaires et les anarchistes Le 5 mai 1920, il est arrêté avec Sacco; ils sont soupçonnés d'avoir commis deux braquages (lors desquels deux convoyeurs ont été tués). La machine judiciaire se met en marche. Le 16 août 1920, Vanzetti seul est condamné pour le premier braquage à 15 ans de prison. Le second procès qui se clôt le 14 juillet 1921 les condamne tous les deux à la peine capitale pour les crimes de South Braintree, malgré le manque de preuves formelles. Des comités de défense se mettent en place dans le monde entier pour sensibiliser l'opinion sur cette injustice. De même que Sacco en 1923, Vanzetti est placé début 1925 en hôpital psychiatrique. Le 12 mai 1926, leur condamnation à mort est confirmée. Le 26 mai, un bandit dénommé Madeiros avoue de sa prison être l'auteur du braquage de South Braintree, mais le juge Thayer refuse de ré-ouvrir le dossier. Malgré une mobilisation internationale intense et le report à plusieurs reprises de l'exécution, Nicola Sacco, Bartolomeo Vanzetti et Celestino Madeiros passent sur la chaise électrique dans la nuit du 22 au 23 août 1927, suscitant la réprobation internationale. Merci à l'ephemanar, ephemanar, point, net, dont nous avons adapté le texte, pour cette pastille!
(texte enregistré et programmé en mai, à reprogrammer)
C’est revolver au poing que la rédaction de quelque journal mainstream voit surgir « Siger » et quelques autres compagnons, ce mois de mars 1898. Il exige que soit rectifié sur le champ le compte rendu peu satisfaisant d’une action de la cloche de bois, à laquelle il a participé le 28. Il s’agissait d’un déménagement « à la cloche de bois » (écouter à ce sujet l’éphéméride du 12 Avril), au profit d’une mère de trois enfants expulsée et dont le propriétaire et le concierge avaient, pour leur forfait,été rossés.
Comment ne pas faire le parallèle avec les tableaux déplorables deversés aujourd'hui par les médias. Sur fond de propriété privée baffouée de batisses pourtant à l’abandon, sont toujours dépeintes en vils traines-savates les personnes qui font revivre les lieux y rendant un peu de chaleur humaine et de quoi reconstruire un quotidien décent aux personnes livrée, sans cela, à la rude vie de la rue.
Jules REGIS, dit SIGER, Militant socialiste révolutionnaire puis anarchiste, Était né le 10 mai 1858, à Constantinople.
Ouvrier dans une fabrique de fleurs artificielles, il adhère d’abord au Parti Ouvrier socialiste révolutionnaire, mais après avoir assisté aux conférences de Sébastien Faure, il rejoint les anarchistes. Il fera pourtant partie de ses plus virulants détracteurs, à l’été 1898, l’accusant, et avec lui Pouget et Grave, de "faire de l’anarchie au profit de leurs ventres". C’est en réaction qu’il fondera par ailleurs le bi-mensuel Le Cri de Révolte.
Au delà de « l’impulsivité à l’excès pouvant aller jusqu’à la violence » mentionnée dans les rapports de police, il semble bien que le moteur de Siger, ce soit la solidarité envers les victimes de la répression, comme les anarchistes Etiévant et Luccheni, Dreyfus. En témoigne aussi sa participation au meeting de protestation contre les condamnations de militants arrêtés lors de la manifestation en août 1899 contre le Fort Chabrol , et celui qu’il préside le Le 19 mai 1900 à la Maison du Peuple, en faveur des anarchistes espagnols libérés de Montjuich. Régis s’occupa également du père d’Étiévant après que celui-ci fut envoyé au bagne, et lui rendant de nombreuses visite à l’hôpital.
C’est à l'asile Sainte-Anne à Paris, ou il est interné des suites d'une crise de folie qu’il aurait été tué le 12 juin 1900 "à coups de barres de fer".
Le 13 juin 1982, mort d'André CLAUDOT, Dessinateur et militant anarchiste.
Né le 14 février 1892, André Claudot entre en 1905 à l’École des Beaux-Arts de Dijon, ou il est primé, notamment pour l’aquarelle et la peinture décorative. En 1909, il s’installe à Paris et entre comme boursier de la ville à l’École nationale des Arts décoratifs. Il n’y resta que trois mois, déçu là encore par le caractère académique de l’enseignement. Il fabrique alors pour une entreprise des décors de théâtre à Belleville, aux Halles et sur les quais. Après l’inondation de Paris en 1910, il vit un certain temps la rue. il fréquente les anarchistes et donne ses dessins dans les journaux anticléricaux et anarchistes. Une illustration parue dans "Le libertaire" en 1911 lui vaut d'être poursuivit par la justice. Fiché au Carnet B (des antimilitaristes), il est mobilisé en 1914, mais continue de collaborer, durant et après le conflit, à la presse libertaire. Favorable à la Révolution russe, « l’affaire » du naufrage de Jules Lepetit, Marcel Vergeat et Raymond Lefebvre après le IIe Congrès du Komintern, connue en France à la fin de l’année 1920, l’empêche toutefois d’adhérer à la SFIC. Annoncé d’abord par l'"Humanité" En février 1921, c'est finalement pour "Le Libertaire" , qui rejette la thèse de l’accident, qu'il illustre le naufrage. Les événements de Kronstadt accentuent ensuite encore sa rupture avec les communistes. En 1926, sa passion de l'Orient le pousse en Chine, où il devient professeur à l'institut national des Arts de Pékin. Il proteste violemment contre le coup d’État de Tchang-Tso-Lin qui a fait exécuter plusieurs de ses étudiants. En 1930 il revient à Paris, puis à Dijon comme professeur des beaux arts en 1935. Il s'éloigne alors de l'anarchisme et adhère temporairement à la SFIO et à la franc-maçonnerie. Révoqué en 1941, il s'engage dans la résistance, puis milite au parti communiste à la Libération. Claudot dénonce avec vigueur le franquisme, il s’oppose aussi À travers ses œuvres et des affiches, à la guerre du Vietnam, à la guerre d’Algérie, ainsi qu'à de Gaulle. La fin de sa vie est essentiellement consacrée à la peinture. Le cinéaste libertaire Bernard Baissat lui a consacré un film en 1979 "Ecoutez Claudot".
Pour plus d'information sur André Claudot, consultez les sites ephemanar (.net) et Maitron (.fr), que nous avons compulsé pour l'écriture de cette pastille!
Le 14 juin 1968, à Limeil-Brévannes, en Seine-et-Oise, mort de Rirette MAITREJEAN, militante et propagandiste anarchiste individualiste. Née Anna Henriette ESTORGES le 14 août 1887 en Corrèze dans un milieu paysan, elle perd son père à 16 ans. Faute d'argent, elle ne peut devenir institutrice, mais refuse un mariage arrangé par sa mère, et rejoint Paris en 1904. Elle y découvre la rude vie des couturières, prend des cours à la Sorbonne, puis dans "les Universités populaires" qui fleurissent alors, et fréquente "Les Causeries populaires" animées par Libertad. En 1906, elle donne naissance à deux filles Maud et Sarah et se marie avec le compagnon Louis Maîtrejean. Le 30 juillet 1908, elle est prise sous les tirs d'un régiment de dragons et sérieusement blessée à la jambe au cours d'une manifestation en solidarité aux terrassiers tués lors du mouvement de grêve de Vigneux.
Elle succède à Lorulot en juillet 1911, à la direction de "L'anarchie" à Romainville, avec Victor Kibaltchiche qu'elle vient de renconter. et certains compagnons belges de Victor. De plus en plus portés vers l'illégalisme, ces derniers sont bientôt contraints de fuir Romainville, et Rirette et Victor, ne pouvant plus payer le terme, reviennent s'installer à Paris, où ils poursuivent la publication du journal. C'est là qu'ils apprendront le braquage de la rue Ordener. Le 31 janvier 1912, ils sont perquisitionnés par la police, puis Victor est arrêté. Rirette subit plusieurs interrogatoires avant d'être à son tour placée en détention le 25 mars 1912 (pour un recel de revolvers), alors que la bande poursuit une escalade sanglante à Chantilly. Elle est jugée en février 1913 puis acquittée, mais Victor est condamné à 5 ans de prison. "J'essayai d'expliquer au tribunal que si l'anarchie enseignait aux hommes le mépris des morales conventionnelles, par contre elle ne les incitait pas au meurtre. Chacun demeurait libre de se déterminer selon sa conscience..."
Le tableau amère qu'elle dressera du milieu individualiste dans ses "souvenirs d'anarchie" livrés au journal "Le Matin" lui sera vivement reproché.
Elle devient ensuite typographe, puis, correctrice de presse, et intégre le syndicat des correcteurs en 1923. Durant les années trente, elle collabore à "La Revue Anarchiste". Devenant progressivement aveugle sur la fin de sa vie. le journal "liberté", fondé par Louis Lecoin, sera le dernier auquel, en 1959, elle participera.
Le 15 juin 1942, mort de Vera FIGNER, née le (7 juillet), à Kazan ( Russie). Figure marquante du mouvement populiste russe, bakouniniste puis socialiste révolutionnaire.
Elle est issue de l’aristocratie, pour autant, sestrois sœurs connaîtront comme elle des destins plus ou moins révolutionnaires.
Vera part finir ses études de médecine en 1872 à Zurich Suisse, où elle découvre les idées de Bakounine et adhère à l'A.I.T anti-autoritaire. En 1875, alors que la répression frappe les révolutionnaires à Moscou, elle regagne la Russie pour poursuivre la lutte. Elle travaille d'abord comme infirmière dans les campagnes, se consacre à l’éducation des paysans et à la propagande, puis, ne voyant pas la révolution venir de la seule action éducative, s'engage dans l'action clandestine, au sein de "Terre et Liberté" puis du groupe "Volonté du Peuple", avec lesquels elle participe à l'organisation des attentats contre le Tsar. Alexandre II est tué le 1er mars 1881, mais le nouveau pouvoir décime les révolutionnaires. En 1882, seule représentante du mouvement en Russie, elle rejoint les socialistes révolutionnaires. Le 10 février 1883, trahie par un militant, elle est arrêtée par la police. Condamnée à mort le 28 septembre 1884, sa peine est ensuite commuée en réclusion à perpétuité. Elle passe les 20 premiers mois qui précèdent son procès en cellule d'isolement avant d'être emprisonnée pendant 20 ans à Schlusselbourg et encore 5 ans dans le nord. Elle est libérée après la Révolution de 1905 et sillonne l'Europe pour dénoncer les conditions d'emprisonnement dans l'Empire russe dès 1906. Elle crée des comités de secours aux prisonniers russes, tâche quelle continuera d'assumer à son retour en Russie en 1915. Elle assiste à la révolution d'octobre 1917, avant d'entreprendre l'écriture de ses : "Mémoires d'une révolutionnaire", dont le 3e tome sortira en 1924 ( traduites en français par Victor Serge). Elle prend une part active dans un magazine appelé Katorga et l'exil. Elle est enfin l'auteur d'un certain nombre de biographies de narodnikis et d'articles sur l'histoire du mouvement révolutionnaire russe des années 1870 et 1880 Vera FIGNER Elle assistera impuissante à l'écrasement de la liberté par les bolchéviques, puis à l'invasion nazie.
Merci aux sites ephemanar et wikipedia, dont nous avons compulsé les textes pour la rédaction de cette pastille!
Dans la nuit du 16 juin 1923 Kurt Gustav WILCKENS, Militant anarchiste, pacifiste tolstoïen, responsable de l'attentat contre Varela, est abattu dans sa cellule de prison durant son sommeil par le fanatique Pérez Millan, membre de la ligue patriotique.
né le 3 novembre 1886 à Bad-Bramstedt (nord de l'Allemagne).
D'abord mineur en Silésie, il émigre aux Etats Unis à 24 ans où, après avoir exercé divers métiers, il retrouve la mine en Arizona. Devenu anarchiste et membre de l'I.W.W, industrial workers of the world, il anime une grève en 1916, qui lui vaudra d'être arrêté. Interné dans un camp de prisonniers allemands, il parvient toutefois à s'en évader. Repris, il sera expulsé en Allemagne en 1920, et rejoindra l'Argentine le 29 septembre où il travaille comme ouvrier agricole à Rio Negro, puis comme docker. Le 12 mai 1921, à Buenos-Aires, alors qu'il fréquente le local anarchiste, il est victime de la manipulation d'un policier qui tente de le faire expulser d'Argentine, et ne retrouve la liberté qu'après 4 mois de prison. Il consacre ensuite son énergie et son argent à aider les compagnons emprisonnés. En 1922, révolté par l'assassinat des 1500 ouvriers agricoles grévistes en Patagonie (commis par le lieutenant colonel Varela), il décide de frapper le responsable de cette barbarie.
Le 25 janvier 1923, il jette une bombe sur Varela. Blessés tous les deux aux jambes, Varela tente de dégainer son sabre, Wilckens vide alors son arme sur lui, est arrêté, puis emprisonné.
Pérez Millan, fanatique membre de la ligue patriotique, devenant gardien de prison, tire sur Kurt Wilckens qui dort dans sa cellule.
La police et le gouvernement confisquent le corps de Kurt Gustav WILCKENS, mais ne peuvent empêcher que la nouvelle de son assassinat se répande, provoquant une grève générale illimitée dans tout le pays. Une fusillade avec la police éclate lors d'une manifestation du lendemain, faisant 3 morts (dont l'anarchiste espagnol Enrique GOMBAS), 20 blessés, et 163 arrestations.
Selon l'historien argentin Osvaldo Bayer : « Ce fut l’indignation face à la répression infâme de l’armée argentine – qui avait pour habitude de faire creuser leurs tombes à ceux qu’elle allait fusilier – qui arma le bras vengeur de Wilckens, un anarchiste non violent. »
Merci aux sites ephémanar et wikipedia, que nous avons compulsé pour la rédaction de cette pastille!
Le 17 juin 1953, en Allemagne de l'Est, éclate une révolte ouvrière d’ampleur. Pour enfin se faire entendre de la bureaucratie soviétique, qui, depuis 1949, ne cessait de réclamer de plus hauts rendements des travailleurs (pour réarmer) et provoquait des disettes (à cause de collectivisations menées en dépit du bon sens), la population investit les places, libère les prisonniers politiques et désarme les policiers.
Partie des ouvriers du bâtiment de Berlin-Est, la révolte gagne rapidement les autres corps de métiers et s'étend à travers le pays. Dans un contexte déjà fait de pénurie et d’inflation, la décision récente de l'appareil d’État communiste d'augmenter encore les normes de productivité de dix pour cent pour un salaire équivalent met le feu aux poudres.
Un million de personnes descend dans les rues pour manifester son opposition au régime, que Alberto Vega qualifia de « capitalisme bureaucratique », et demander le départ des troupes soviétiques. La foule réclame la démission du gouvernement, la tenue d’élections libres ainsi que des mesures lui permettant de vivre décemment (baisse des prix, annulation de la loi des 10 %, construction de logements neufs, etc)
En guise de réponse s’abat une féroce répression. A l’appel du stalinien Walter Ulbricht, secrétaire général alors en position délicate, les chars soviétiques écrasent violemment la rébellion. Ce 17 Juin 1953 entre 50 et 125 manifestants sont tués ainsi qu'une quinzaine de fonctionnaires du Parti ou des forces de sécurité. Près de 1400 personnes sont emprisonnées. Les autorités communistes, habituées à la propagande, qualifieront ce soulèvement ouvrier de fasciste et diront qu’il fut commandité par les Occidentaux.
Dans un poème intitulé La Solution, écrit juste après la répression mais qui ne sera publié qu’à titre posthume, en 1956, le dramaturge est-allemand Bertold Brecht moque le mépris des hiérarques communistes pour le peuple :
Après l'insurrection du 17 juin, Le secrétaire de l'Union des Écrivains Fit distribuer des tracts dans la Stalinallee. Le peuple, y lisait-on, a par sa faute Perdu la confiance du gouvernement Et ce n'est qu'en redoublant d'efforts Qu'il peut la regagner. Ne serait-il pas Plus simple alors pour le gouvernement De dissoudre le peuple Et d'en élire un autre ?
Merci aux sites ephemanar et herodote, point net, ainsi que wikipédia et marxists au pluriel sans e, point org, qui ont servi de source à la rédaction de cette pastille !
Le 18 Juin 2007 mort, à Perpignan, de José Salamé Miro militant communiste libertaire espagnol Né le 8 avril 1920 à Vinebre, Espagne, Il rejoint très jeune Barcelone où il adhère à la CNT et aux Jeunesses libertaires de la FIJL. En juillet 1936 il participe aux combats de rues à Barcelone puis, mentant sur son âge, il s’enrôle dans la Colonne Durruti pour partir combattre sur le front d’Aragon. Il participe à la bataille de l´Ebre. Blessé au visage et au bras, et atteint par la gangrène a la fin de la guerre. Il est opéré à vif avant d’être interné dans les camps français. Pendant l’occupation il est réquisitionné pour travailler à la construction de la base sous-marine de Lorient où il échappe de peu à un bombardement. Après la guerre il suit une formation d´électricien et intègre une entreprise du secteur, dont il est licencié après avoir défendu des ouvriers maghrébins et la CGT fait courir le bruit qu'il est un agent franquiste. C’est à la même époque qu’il rencontre sa compagne Renée Desvaux. Membre de la Fédération Unie des Auberges de Jeunesse, il en anime plusieurs Avec Renée. Celle du fort de l´île Sainte-Marguerite, fréquenté par des jeunes du monde entier, abritera de nombreuses réunions espagnoles et internationales. Durant l´été 1949, un camp de formation de la FA qui aboutira à la formation en janvier 1950 d´une tendance communiste libertaire interne quasi clandestine, l'Organisation Pensée Bataille. Leurs activités mises au jour provoqueront une grave déchirure du mouvement libertaire en France. En juin 1962, avec Renée, il participe à plusieurs actions de soutien et de solidarité avec Louis Lecoin en grève de la faim pour obtenir le statut d’objecteur de conscience.
Après l’indépendance de l’Algérie, José Salamé participe en 1962 à un chantier du Service Civil International à El Khemis, au sud de Tlemcen, ainsi qu'à plusieurs kibboutz en Israel. En Mai 68 et dans les années suivantes, José participe à la formation politique de nombreux jeunes libertaires de la région niçoise au sein du groupe Makhno de l´Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA), alternant conseils amicaux et témoignages vécus d´occupations d´usines, de collectivisations.
Très affecté par le décès accidentel de Renée en 1989 , José Salamé, s'installe à Amélie- les-Bains où il continue de fréquenter les militants libertaires des deux côtés de la frontière.
Le 19 juin 1981, mort, au Mexique, de Senya FLECHINE, photographe, militant et propagandiste anarchiste. Il est né le 19 décembre 1894 à Kiev, de parents russo-juifs. En 1910, âgé de 15 ans, il émigre aux Etats Unis, y découvre l'anarchisme et devient un collaborateur de "Mother Earth" journal d'Emma Goldman. Après la révolution de 1917, il retourne en Russie poursuivre son activité militante, participant au "Nabat" conférence anarchiste d'Ukraine, lors de laquelle il dénonce les bolcheviks et "la muraille de Chine qu'ils sont en train de dresser entre eux et les masse". En novembre 1918, janvier puis juin 1920, il est arrêté par la police bolchévique, puis relâché après quelques semaines de prison. En décembre 1921, il travaille au musée de la révolution à Petrograd, et rencontre Mollie Steimer (expulsée des U.S.A) qui deviendra sa compagne. Le 1er novembre 1922, ils sont tous deux arrêtés pour aide aux « éléments criminels » et liens avec des anarchistes étrangers (tous deux correspondent en effet avec Emma Goldman et Alexander Berkman, alors à Berlin). Incarcérés à Petrograd et condamnés à la déportation perpétuelle, ils sont cependant libérés suite à leur grève de la faim et grâce à l’intervention auprès de Trotsky de l’anarchiste française May Picqueray. A Berlin, il prend part au comité de défense des révolutionnaires russes, fondé par Alexandre Berkman. En 1924, ils habitent à Paris chez Voline puis chez Jacques Doubinsky, et participent en 1927 à la création du groupe d'entraide aux anarchistes exilés. Senya devient photographe et part en 1929 exercer son métier de photographe à Berlin, mais, suite à la montée du nazisme, il rentre en France en 1933. Fléchine y travaille pour les studios Harcourt jusqu’en 1940. Le 18 mai 1940, Mollie est arrêtée mais parvient à s'échapper d'un camp d'internement et à rejoindre Senya à Marseille, d'où ils arrivent à fuir au Mexique. Senya y ouvre un studio de photo avec l'aide des anarchistes américains retrouvés sur place, rencontre une certaine renommée, et gagne bien sa vie. Mais Mollie et lui, pour autant, restent des militants actifs du mouvement humanitaire anarchiste. Senya FLECHINE survit de quelques mois seulement à Mollie, morte brutalement d'une attaque cardiaque le 23 Juillet 1980 à Cuernavaca.
Pour en savoir plus Senya FLECHINE, consultez l'ephemanar, point, net, et le Matron, point, fr, que nous avons compulsés pour l'écriture de cette pastille!
Le 20 juin 1912 à l'hôpital de Chicago, Mort de Voltairine de CLEYRE, libre penseuse, puis propagandiste et théoricienne anarchiste et féministe, écrivaine et poète.
Née Le 17 novembre 1866, dans le Michigan (U.S.A.), elle est la troisième fille d'une famille ouvrière pauvre mais militante (notamment pour l'abolition de l'esclavage). Sa mère, Harriet Billings, est américaine et son père Hector de Claire, né français, obtiendra la nationalité américaine après avoir combattu avec l'armée nordiste durant la guerre de sécession.
Après la séparation de ses parents en 1879, son père la place dans un couvent. Elle en sort athée et anticléricale au bout de 3 ans. Elle vit alors en donnant des leçons de piano et de français et commence à militer dans le mouvement de la libre pensée. En 1887, elle découvre les idées socialistes puis devient anarchiste après la parodie de justice qui mènera les martyrs du haymarket de Chicago à la potence le 11 novembre de la même année.
Bien que son anarchisme individualiste s'oppose sur certains points avec celui prôné par Emma Goldman, elle écrira, en 1894, « Pour la défense d'Emma Goldman et du droit d'expropriation ».
Après avoir été proche de Benjamin Tucker, elle privilégie un anarchisme qualifié de "sans adjectif". En 1900, elle publie un recueil de poèmes « The Worm Turns ». En 1901, elle crée le « Social Science Club », lieu de réunion pour les anarchistes de Philadelphie.
après l'assassinat du président MacKinley par Léon Czolgosz, une violente répression frappe les anarchistes. En mars 1902, elle s'offre comme cible au sénateur Hawley, qui se disait prêt à payer 1000 dollars pour pouvoir tirer sur un anarchiste.
Le 19 décembre 1902, blessée par balle par un de ses anciens élèves, elle refuse de porter plainte contre lui. De retour de voyage, elle tombe malade, et doit réduire ses activités. Souffrances et dépressions l'amènent en 1905 à tenter de mettre fin à ses jours. Sa santé s'améliorant, elle collabore à la revue d'Emma Goldman « Mother Earth ». En 1911 elle soutient la révolution mexicaine et Ricardo Flores Magon.
Pour en savoir plus sur Voltairine de Cleyre, consultez l’article que lui consacre Le Maitron, et celui d’ ephemanar . Net, que nous avons adapté pour les besoins de cette pastille !
Le 21 juin 1852, naissance à Ravenne, en Italie, de Maria Luisa MINGUZZI, dite Gigia, anarchiste internationaliste.
Femme de tempérament, adepte d'Errico Malatesta, elle épouse l'anarchiste Francesco Pezzi. et fait partie avec lui des tout premiers internationalistes italiens, lesquel.les choisirent la Romagne comme terre d'élection.
"Gigia" met en place la section féminine de la 1ère Internationale à Florence.
Avec son conjoint, Iels sont régulièrement traqués et arrêté, en 1874 pour avoir participé à l'organisation d'une grève, iels s'en sortent par une audacieuse fuite à Lugano, en Suisse, mais encore en 1876, puis en 1878 à Florence, pour le premier procès "politique" intenté contre les "subversifs" du nouvel État unitaire. Tous sont finalement acquitté.e.s. Mais en 1884, nouvelle arrestation.
Entre deux arrestations, Gigia et Francesco poursuivent leurs activités militantes.
En 1883, "Gigia" assiste son ami Carlo Cafiero durant un grave épisode d'épuisement.
en 1885, elle se précipite au chevet des malades du choléra de Naples, travaillant comme infirmière. Puis le couple rejoint l'Argentine. Ce sont des années d'aventure, passées entre Buenos Aires, la Pampa et la Patagonie. Avec Malatesta, Gigia participe, toujours avec son mari Francesco, à la naissance du journal libertaire "La Questione Sociale".
De retour en Italie en 1891, ils subissent la politique répressive de Crispi. Les arrestations se succédent. Tandis que Francesco parvient à s'échapper en Tunisie, "Gigia" est assignée à résidence sur l'île de Lipari en 1895. Libérée en Août 1896, elle retrouve en octobre Francesco qui sort de 5 mois de détention. Mais Maria commence à décliner : malade et à moitié aveugle, désormais marginalisée de l'action directe à laquelle elle avait consacré sa vie, elle meurt à 64 ans, le 13 mars 1911.
Elle laisse un testament moral : "Que le peuple spolié et trahi se soulève une fois pour toutes contre cette masse de boue, de corruption et d'iniquité que constitue la société moderne, qu'il brise les chaînes par lesquelles il est lié et que, libre et émancipé, il proclame sur les ruines du monde bourgeois, le triomphe de la paix, de la fraternité et du bonheur humain."
Pour en savoir plus sur Maria Luisa Minguzzi, consulter les sources de l'article que nous avons adapté pour cette pastille, en tapant https://s.42l.fr/l dans la barre d'adresse de votre navigateur, s.42l.fr/l ! (à la lecture, c'est un L)
Sources : https://www.migrer.org/storie/luigia-minguzzi/ , qui englobe : Fabrizio Montanari, "Libertarie. Quattordici figure esemplari di donne anarchiche” (Quatorze figures exemplaires de femmes anarchistes"), Reggio Emilia, 2007 Biographie contenue dans le “Catalogo dell’emigrazione femminile” ("Catalogue de l'émigration féminine") (2010) promu par le Conseil de l'Emilia Romagna dans le monde. L'idée d'un Catalogue de l'émigration féminine d'Emilie-Romagne est née lors de la Conférence des jeunes d'Emilie-Romagne dans le monde, tenue à Buenos Aires en 2007.
Le 22 juin 1836, naissance à Nîmes, dans le Gard, de Gaston CREMIEUX, républicain radical puis socialiste proudhonien, insurgé de la Commune de Marseille. Fils d'un modeste marchand israélite, il fait de brillantes études et obtient, en 1856, une licence de Droit. Surnommé "l'Avocat des pauvres", il est aussi journaliste littéraire. En 1862, il se fixe à Marseille où il devient membre de la franc-maçonnerie et déploie une grande activité : création de chambres syndicales, de coopératives et de la Ligue de l'enseignement. Ses idées politiques se portent alors vers les républicains qui tentent de s'opposer à l'Empire. Il est également en contact amical avec la section de l'Internationale de Marseille. Le 8 août 1870, il se trouve porté à la tête d'un mouvement insurrectionnel, mais celui-ci est rapidement maté. Arrêté le lendemain, il est déféré le 28 août devant un conseil de guerre qui le fait emprisonner. Avec l'annonce de la chute de l'Empire, il est libéré ainsi que ses compagnons dans la nuit du 4 au 5 septembre par une foule de plus de vingt mille personnes. Il reprend aussitôt son activité radicale et fédérative avec la création de la "Ligue du Midi" (regroupant 15 départements) qui rentre rapidement en conflit avec le gouvernement de défense nationale. Le 1er novembre 1870, il est en tournée de propagande pour la "Ligue du Midi" dans le département de l'Isère lorsqu'éclate l'insurrection marseillaise qui proclame une Commune révolutionnaire. Mais avec l'arrivée d'un émissaire républicain, le gouvernement récupère rapidement le pouvoir, la situation reste cependant tendue et un nouveau mouvement insurrectionnel éclate le 23 mars1871. Crémieux est alors porté à la tête d'une Commission départementale insurrectionnelle, composée de 12 membres (dont Alerini pour l'AIT) qui ratifie les pouvoirs de la Commune marseillaise et du département des Bouches-du-Rhône. Après s'être emparée des bâtiments publics et de la préfecture, la Commission y fait arborer le drapeau rouge puis le noir (en signe de deuil de la Patrie). Mais le 4 avril, la Commune marseillaise, après une ultime médiation tentée par Gaston Crémieux, est écrasée par la troupe qui n'hésite pas à bombarder la ville. Arrêté le 8 avril, il sera condamné à mort par un conseil de guerre et fusillé sur ordre de Thiers, le 30 novembre 1871.
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Figure importante de l'anarchisme, du syndicalisme, et plus encore de l'antimilitarisme et du pacifisme français, ce fils d’ouvrier agricole a eu une vie rythmée par de nombreux emprisonnements, tous infligé à cause de ses convictions en faveur de la paix.
Ainsi, en novembre 1912, il est arrêté pour la publication avec Pierre Ruff d'une affiche antimilitariste et condamné à cinq ans de prison pour "menées anarchistes - provocation au meurtre à l'incendie et au pillage". Libéré en Novembre 1916, il rédige un tract, « Imposons la paix », avec Pierre Ruff et Julien Content, qui lui vaut une nouvelle condamnation, cette fois pour « propos alarmistes et « troubles à l’ordre public». Au sortir de cette peine et quatre jours seulement après sa libération, il écope d’une condamnation de 5 ans pour « insoumission ». Il en purgera trois.
Durant l’entre-deux guerres, il ne renonce à aucune de ses convictions mais ne connaît plus d’arrestation. S’il milite encore au sein de la CGT et de l"l'Union Anarchiste", participe aux Comités d'action antifasciste et s’efforce de réunir les forces pacifistes, il se consacre à partir de 1922 à la défense des prisonniers politiques et des militants menacés d'extradition via Le Comité international du droit d’asile". Comité qui défendra, entre autres, Emile Cottin, Germaine Berton, Jeanne Morand, Nestor Makhno, Camillo Berneri, Durruti, Ascaso, Jover, et Sacco et Vanzetti.
Avec le retour des temps de guerre, les séjours en prison reprennent.
En 1938, il participe au "Centre syndical d'action contre la guerre" (CSACG), et est condamné pour "provocation de militaires à la désobéissance". Il se prononce alors pour un "pacifisme pur" et s'oppose aux positions de "l'UA" prônant un "pacifisme révolutionnaire". Il reste en détention jusqu’en septembre 1941, puis sous surveillance.
Après la Seconde guerre mondiale, il s’éloigne des milieux anarchistes et met son énergie dans la promotion du pacifisme. Il anime plusieurs revues et s’investit toujours autant. Alors qu’il avait 72 ans, il endure une grève de la faim de 22 jours. Il obtient des promesses gouvernementales et d’autres poursuivent sa lutte jusqu’à l’adoption, le 22 décembre 1963, d’un statut pour les objecteurs de conscience.
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Le 24 juin 1995, mort d'André LAUDE à Paris. Poète, écrivain, militant anarchiste et anticolonialiste, journaliste, surréaliste. Il est né le 3 mars 1936 à Paris, d'un père ancien mineur, et d'une mère qu'il perdra prématurément . En 1939, son père est mobilisé. Après l'école primaire, et le cours complémentaire à Aulnay-sous-bois , André Laude tente sans succès le concours d'entrée à l'Ecole normale d'instituteurs puis cessera ses études vers 1953. En 1954, à 18 ans, il publie sa première plaquette de poésie "La Couleur végétale". Sa rencontre avec le poète Serge Wellens qui édite les "Cahiers de l'Orphéon"est déterminante, celui-ci publie en 1956 le recueil d'André Laude "Pétales du chant". Autre rencontre : celle de Michel Donnet, instituteur anarchiste (secrétaire en 1953 de la nouvelle "Fédération Communiste Libertaire"), qui lui fait découvrir les idées anarchistes (et qui mourra dans un accident de voiture en 1957). Jeune poète anarchiste, André Laude fréquente à Paris les surréalistes André Breton, Benjamin Péret, et collabore au "Libertaire", à "Combat", et aux nombreuses revues de poésie qui fleurissent en ce début des années soixante. En 1954, journaliste anticolonialiste, il apporte son soutien aux révolutionnaires algériens indépendantistes, insoumis dès 1956 il entre dans la clandestinité mais il est arrêté et emprisonné quelques temps avant d'être amnistié. A l'indépendance, il fonde à Alger une agence de presse, mais après la chute de Ben Bella (1965) il rentre en France et passe en procès pour "collaboration avec l'ennemi", . La poésie devient sa raison de vivre, il n'en poursuit pas moins une carrière de journaliste, collaborant au "Monde" aux "Nouvelles littéraires" à l'hebdomadaire "Tribune socialiste" du PSU "Parti Socialiste Unifié" où il militera un temps. En 1968, il participe à "l'Internationale situationniste", . Il se lie également avec des artistes du mouvement "Cobra" et avec des photographes comme Doisneau et Cartier-Bresson. Il participe aux revues comme "Le Fou Parle" t, "Hors Jeu", "Albatroz" où il publiera ses derniers recueils. Le poète sans domicile fixe aura une courte mais intense carrière "Seuls les poètes qui prônent le désordre sont, à mes yeux d'authentiques poètes" in "Comme une blessure rapprochée du soleil" (1979).
"Il mourut comme proscrit pour avoir été un trop parfait amant de la liberté." hommage de Serge Wellens. Les Editions de la Différence ont réédité (en un épais volume), en octobre 2008, son "Oeuvre Poétique".
Le 25 juin 1903, naissance, à Motihari au Bengale, en Inde, de George ORWELL (de son véritable nom Eric BLAIR), Journaliste et "écrivain politique" anglais, combattant antifranquiste. George Orwell n'est pas vraiment un anarchiste. S'il figure ici, c'est pour son magnifique livre, "Hommage à la Catalogne libre" (fruit de son expérience espagnole), dont Ken loach s’inspirera pour son film "Land and Freedom » mais aussi pour ses dénonciations des dangers du totalitarisme : "La ferme des animaux" et "1984". Après une éducation anglaise, il s'engage en 1922 comme officier de police en Birmanie (colonie anglaise), mais il en démissionne en 1928 pour se consacrer à l'écriture. Il mène à Paris une vie misérable, pratiquant divers petits boulots. C’est pourtant cette dure existence parisienne, ainsi qu’une expérience similaire à Londres, qui lui inspirent son premier livre « Dans la dèche à Paris et à Londres »)
Orwell évolue vers le socialisme à partir de 1930 environ. Juillet 1936, la révolution espagnole éclate, il se rend alors à Barcelone et dans l'enthousiasme révolutionnaire s'engage dans les milices du POUM. Il prend part aux événements de mai 1937, puis retour sur le front de Huesca où, le 20 mai, une balle lui traverse la gorge. Blessé et dégoûté des trahisons staliniennes, il rentre en Angleterre où il se remet à l'écriture.
En 1937 paraît The Road to Wigan Pier (Vers le quai de Wigan), livre dans lequel Orwell rassemble les résultats de ses enquêtes sociales dans les secteurs les plus atteints par le chômage dans le nord de l'angleterre, ainsi que son expérience personnelle. C’est en 1938 que Orwell adhére à l’Independent Labour Party (Parti travailliste indépendant).
« Il n’est pas possible, pour un individu conscient, de vivre dans une société telle que la nôtre sans vouloir la changer. Au cours des dix dernières années, j’ai eu l’occasion de connaître sous quelques-uns de ses aspects la véritable nature de la société capitaliste. J’ai vu l’impérialisme britannique à l’œuvre en Birmanie, et j’ai vu certains des ravages exercés en Angleterre par la misère et le chômage."
Atteint de tuberculose, George ORWEL meurt le 21 janvier 1950.
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Le 26 juin 1920, à Ancône (Italie), éclate la révolte des "besaglieri". D'une mutinerie de soldats qui refusent l'expédition militaire en Albanie, la révolte qualifiée de "rivolta anarchica" s'etend grâce à l'action des militants révolutionnaires à toute la ville prenant la forme d'une véritable insurrection. Durant la nuit du 25 au 26 juin 1920, les soldats prennent le contrôle de la caserne, désarmant leurs supérieurs : ils craignent d'être envoyés en Albanie où est en cours l'occupation italienne et où de violents affrontements opposent les troupes italiennes et albanaises. Les bersagliers de Villarey ont observé dans le port la présence du bateau à vapeur, le Magyar et suspectent, à juste titre, son arrivée pour les transporter à Valone. Durant plusieurs jours, ils luttent contre les forces de police et de carabiniers que l'administration locale puis le gouvernement national envoient pour réprimer le soulèvement. Les bersagliers agissent de concert avec les organisations politiques anarchistes, républicaines et socialistes de la ville, qui propagent rapidement le soulèvement dans les rues et sur les places de la ville, élevant des barricades De violents affrontements se succèdent durant plusieurs jours et s'étendent aux communes et aux autres villes des Marches, de la Romagne et de l'Ombrie. Des grèves sont proclamées et des manifestations de masse organisées pour soutenir le refus des bersagliers de partir pour l'Albanie et pour obtenir le rapatriement des soldats déjà partis. Pour stopper les forces de l'ordre que le Gouvernement envoie à Ancône, les lignes ferroviaires sont également bloquées. À Milan est proclamée une grève de solidarité avec la révolte d'Ancône et un cortège rejoint la caserne Mameli pour manifester l'opposition au départ d'autres troupes pour l'Albanie. Des décisions similaires sont prises à Crémone. Le gouvernement et le roi décident alors ensemble d'envoyer de Rome à Ancône la garde royale pour étouffer la révolte, les troupes stationnées en ville ayant manifesté des signes de fraternisation avec les insurgés.
le 28 juin, la révolte est désormais complètement soumise, soit par les bombardements, soit par l'amélioration de l'armement des forces de l'ordre et par les renforts considérables qu'elles reçoivent des localités voisines.
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Le 27 juin 1869, naissance à Kovno en Lituanie, d'Emma GOLDMAN, militante anarchiste, féministe, écrivain , figure très importante du mouvement anarchiste international. Elle passe ses premières années en Russie, avant d'émigrer aux Etats-Unis à Rochester, en 1885, où elle travaille comme couturière.
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En 1888, Hillel SOLOTAROFF lui fait découvrir l'anarchie et, l'année suivante, à New York, elle fréquente les groupes anarchistes juifs. Elle y rencontre Johann Most et se lie avec Alexandre Berkman, avec qui elle fait sa première tournée de conférence. Le 23 juillet 1892, ce dernier tire sur un patron d'industrie (il sera condamné à 22 ans de prison). En 1893, l'anarchiste autrichien Edward BRADY devient le compagnon d'Emma mais, le 30 août, elle est arrêtée et sera condamnée à un an de prison pour "incitation à l'émeute" à la suite d'un discours. De 1895 à 1900, elle effectue plusieurs tournées à travers l'Europe, à Londres Hippolyte Havel devient son ami. Le 6 septembre 1901, l'anarchiste Léon Czolgosz tue le président américain McKinley, elle prend immédiatement sa défense. Le 1er mars 1906 elle publie sa propre revue "Mother Earth". En 1907, séjour en Europe avec Max Baginski, et participation au Congrès Anarchiste d'Amsterdam. En 1908, elle se lie avec le Dr Ben REITMAN. En 1916 elle subit 15 jours de prison après une conférence sur le contrôle des naissances, puis elle est de nouveau emprisonnée en 1918, avec Berkman, jusqu'à fin 1919, avant d'être finalement expulsés des Etats-Unis. Ils rejoignent la Russie, y rencontrent les dirigeants Bolcheviques, mais constatent que là aussi la répression anti-anarchiste bat son plein. Début 1922, ils quittent la Russie pour la Suède, puis Berlin. En 1924, passage à La Haye (expulsée), Paris et Londres. En 1926, elle séjourne en France, à St Tropez, où elle rédige ses mémoires. En 1932-36 : nouvelles tournées de conférences en Europe et en Amérique. De 1936 à 38, elle effectue plusieurs séjours en Espagne et organise le soutien à la révolution libertaire. Mars 39 : elle quitte Paris pour le Canada, où elle résidera jusqu'à sa mort. Outre de nombreux articles et la publication de "Mother Earth " jusqu'en 1918, elle est aussi l'auteure de plusieurs ouvrages, autobiographiques où traitant de l'anarchisme, du féminisme, etc. "If I can't dance I don't want to be part of your revolution." "Si je ne peux pas danser, je ne veux pas prendre part à votre révolution." http://www.ephemanar.net/mai14.html --------------------- https://fr.wikipedia.org/wiki/Emma_Goldman
le 28 juin 1936 à Nice, Alexandre BERKMAN, anarchiste russe exilé aux États Unis, au prise avec la maladie, se suicide.
Alexandre Berkman est né le 21 novembre 1870, à Vilna, en Russie. Ses deux parents meurent pendant sa jeunesse et il émigre en 1888 aux USA à l'âge de dix-sept ans.
Le 22 juillet 1892, alors agé de 22 ans, il tente d’assassiner le directeur de l'usine de Homestead qui venait de faire tuer une dizaine de métallos lors d'une grève. Celui-ci n'est que blessé, mais Berkman est condamné à 22 ans de prison. Il en fera quatorze au pénitencier de Pennsylvanie. Il en sort le 18 mai 1906. De ce séjour, Berkman tira ses bouleversantes "Mémoires de prison d'un anarchiste", tout à la fois condamnation implacable du système carcéral, manifeste anarchiste, enquête ethnographique et récit de soi pris dans sa condition historique. Il y a là une humanité qui persiste à se tenir debout. Il rédige également le bulletin « Mother Earth » de 1910 à 1911, est l'un des fondateurs de l'école Ferrer de New York, et, en 1916-17, publie son journal « The Blast » (le souffle de l'explosion), à San Francisco.
En décembre 1919, il est expulsé vers la Russie avec Emma Goldman, sa compagne et et de 247 autres Américains (socialistes, anarchistes, syndicalistes). Mais ils déchantent bien vite découvrant le côté sombre du « paradis des travailleurs » ; la révolution russe installe une nouvelle tyrannie.
En 1921, ils quittent la Russie pour la Suède, puis Berlin où il publie « Le mythe bolchevique » dans lequel il raconte Notemment son périple dans la Russie des années 1920, de Moscou à la Sibérie en passant par la Géorgie. Mais on y observe surtout comment il passe d'un soutien sans faille aux bolcheviques à son opposition frontale contre un système qui, derrière l'aura émancipatrice, cache en réalité un régime basé sur l'arbitraire, les privilèges personnels, la création d'une caste privilégiée au sein du Parti communiste et la répression de toute liberté.
Il écrit aussi « La rébellion de Kronstadt », un des premiers textes dénonçant publiquement les événements de Kronstadt face à la chape de silence imposée par les bolcheviks.
Merci aux sites ephemanar, point – net, wikipédia, point-Org, et « en-attendant-nadeau.fr », qui ont servi de source, à la rédaction, de cette pastille !
Le 29 juin 1879, naissance de Pedro VALLINA MARTINEZ à Guadalcanal (province de Séville). Figure marquante de l'anarchisme andalou. Etudiant en médecine, il participe à la "Fédération des Travailleurs de la Région Espagnole" (F.T.R.E). Condamné à huit ans de travaux forcés pour propagande anarchiste, il parvient à s'enfuir. En 1904, il est à Paris où il milite contre la répression en Espagne. Fin mai 1905, il est arrêté préventivement lors de la visite du roi d'Espagne Alphonse XIII, à Paris. Mais après l'attentat contre le roi rue de Rohan (dans la nuit du 31 mai au 1er juin 1905), il est avec Charles Malato, ainsi qu'un anarchiste anglais du nom d'Harvey et un nommé Caussanel, inculpé de complicité dans l'attentat. Jugés le 27 novembre 1905, ils seront acquittés faute de preuves. Expulsé de France, il trouve refuge à Londres et y poursuit ses études de médecine. En 1907, il participe au Congrès Antimilitariste d'Amsterdam. A la faveur d'une amnistie, il retourne en Espagne en 1914, et publie à Séville, en 1918, la revue "Paginas Libres". Son action révolutionnaire au sein de la CNT durant la dictature de Primo de Rivera lui vaut plusieurs emprisonnements. En 1931, il est de nouveau arrêté pour avoir participé à Almaden (où il est médecin), à un soulèvement. Le 19 juillet 1936, à la tête d'une milice de 500 mineurs, il participe à la prise de Santa Eufemia et est nommé président du Comité révolutionnaire d'Almaden. Il est ensuite chargé des services de Santé à Madrid puis responsable de l'hôpital de la colonne Del Rosal à Cañete. Sur le front d'Albacete jusqu'en mars 1938, il dirige ensuite l'hôpital de Bonanova à Barcelone et lors de la déroute, organise l'évacuation de l'hôpital de Massanet. D'abord interné à Perpignan, il parvient à embarquer pour le Mexique. En 1943, il fonde le "Consultorio médico quirúgico (dispensaire médical et chirurgical) "Ricardo Flores Magon" à Loma (province d'Oaxaca) où il soigne les Indiens. Il s'est éteint à Veracruz (Mexique), le 16 février 1970. Outre ses nombreuses collaborations à la presse libertaire, il est l'auteur d'une biographie de Fermín Salvochea (avec qui il était lié), ainsi qu'un recueil de ses propres souvenirs: "Mis Memorias" (1968).
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Le 30 juin 1882, naissance à Paris, de Robert LOUZON, Militant anarchiste et syndicaliste révolutionnaire.
Issu d'une famille bourgeoise, il devient ingénieur. Attiré très tôt par les idées socialistes, il découvre "Le Père Peinard » qui fait de lui un anarchiste ".
En 1906, il prête l'argent nécessaire à l'achat d'un immeuble pour la CGT (alors révolutionnaire). Ce qui lui vaudra d'être révoqué par la Société du Gaz de Paris où il était ingénieur.
Après avoir fait la guerre, il retourne en Tunisie où il avait déjà séjourné en 1913, et adhère en 1919 à la section de Tunis du PS tunisien. Il assume ensuite la direction de "l’Avenir social", organe de la Fédération communiste tunisienne, puis en devient le secrétaire.
En 1921, il est ecope d'un sursis pour "diffamation envers les officiers de l'armée française". En 1922, suite à la publication d'une brochure et d'un poème en arabe il est à nouveau condamné à 6 mois de prison, puis expulsé de Tunisie.
Il participe En 1925 à la fondation de la revue "La Révolution prolétarienne" et participera activement, en 33, à la campagne pour la libération de Victor Serge emprisonné en URSS.
En août 1936, mandaté par la C.N.T espagnole il tente d'empêcher le recrutement de troupes par Franco au Maroc. Il rejoint en 37 la Colonne Durruti mais étant donné son âge et son état de santé, il ne restera que quelques mois sur le front. Il est à Perpignan, début 1939, lors de la "retirada" (exil des républicains espagnols en France) et lance un appel pressant : "C’est un crime inouï, monstrueux (…) Plus de 100.000 hommes, soldats de l’armée catalane ou civils, parqués comme des bestiaux sur les plages d’Argelès et de Saint-Cyprien, à 20 kilomètres de Perpignan, sont en train de mourir de faim et de froid, en attendant de périr de la dysenterie et de la typhoïde (...) Il permet de sortir clandestinement du camp d’Argelés plusieurs camarades. Il est arrêté en mai 1940, Accusé de "défaitisme et propagande antinationale", envoyé dans un camp de détention à Nexon puis à Djelfa, dans le Sud algérien.
Libéré en août 1941, il cesse toute activité militante durant l'occupation. il publiera encore 1947 à près de 92 ans, dans "la Révolution prolétarienne", un reportage sur son voyage en Chine et meurt à Antibes le 8 septembre 1976.
Ci dessous les textes des éphémérides écrites pour diffusion en JUIN 2021 sur Radiolutte.
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