soirée musicale de soutien au procès du 18 février de décines ta résistance

soirée musicale de soutien au procès du 18 février de décines ta résistance

Heure
Samedi, 16 Février 2013 14:00 - 15:00
Lieu
décines, lyon
France
Verdict le 18 février pour "Décines ta Résistance"!

Jugés pour occupation illégale de terres à Décines, le procès du 21 janvier visait à déterminer le délai avant notre expulsion. Les plaignants: ville de Décines, Grand Lyon et 6 propriétaires privés. Convoqué à 15h30 devant le juge des référés au TGI de Lyon, nous assistons patiemment au défilé d'avocats qui semblent eux-même avoir du mal à prendre au sérieux leurs histoires de copropriétaires en colère ou de clients mécontents... Quelle mascarade! La salle sent le feu de bois car les enfants de butte attendent leur tour, tranquillement... Et puis ça y est, c'est à nous. Le juge redresse la tête et parle plus fort car la salle est à demi remplie, une quinzaines de personnes sont venus pour cette affaire qu'il qualifie, avec un sourire non dissimulé, de "ZAD de Meyzieux". A notre plus grand plaisir, il se montre ironique envers l'avocat de la partie adverse... Celui-là même qui nous mitraille d'accusations maladroites. Je bous... Le dossier d'assignation, aussi assermenté soit-il, présente de grossiers mensonges! Les avocats parlent chacun leur tour, Julie Matricon, qui nous défend, se montre pertinente et convaincante.

Voici un résumé de la plaidoierie:

Seulement 3 personnes sont assignées nominativement. Notre avocate demande donc l'invalidation de la procédure qui réclame l'expulsion de "toutes personnes occupant actuellement un terrain situé sur le secteur du Biezin" sans que celles-ci n'aient été assignées, n'aient refusées de décliner leur identité ou aient un lien direct avec les assignés.

Accusé de "porter une atteinte sérieuse à la santé et la salubrité publique", le rapport complémentaire de l'ALPIL (association de droit au logement) appuyé de photos, a permis de montrer que le camp est propre (nettoyage de fin de chantier pour l'inauguration de la maison) et n'a jamais représenté un risque sanitaire (toilettes sèches, tri des déchets...)

Attaqué pour occupation politique, notre avocate a plaidé le droit au logement puisque la maison terre-paille (construite entre le moment du passage de l'huissier et le procès!!), les yourtes et les tipis sur la butte sont, pour beaucoup d'entre nous, nos seuls lieux de résidence. Notre avocate demande le délai maximum prévu par la justice: 1 an avant expulsion.

Le juge répond q'une telle jurisprudence révolutionnaire ne serait pas acceptée Outre Saône... Est ce que ça veut dire "mes patrons ne voudront jamais!"???

Le juge interroge rapidement les assignés sur leur motivation à rester dans la maison puis se lance dans une tirade sur le droit à la propriété privée né de la révolution française et prévalant sur beaucoup d'autres droits en France... Il donne l'impression de vouloir s'extraire personnellement le plus possible de ce verdict qu'il qualifie de "juridique"... Il conclut, en regardant les assignés, "vous verrez les bourgeons éclorent"... Un juge qui parle avec entrain de révolution française et de printemps sur la butte dans une même phrase, ça fait quand même plaisir à entendre!

Il semble donc qu'on nous laisse un peu de temps avant de nous expulser, le temps de la trève hivernal tacite ou un peu plus peut-être. Verdict le 18 février prochain! La butte vous est ainsi plus que jamais ouverte pour rassembler et faire grandir les idées et la résistance...

La butte vous est ainsi plus que jamais ouverte pour rassembler et faire grandir les idées et la résistance...