Nantes: un cortège fort d'environ 500 personnes a tenté d'approcher la permanence du FN, rebroussant chemin devant une quinzaine de CRS qui protégeaient le local.
environ 500 manifestants ont également donné de la voix. «Il faut montrer que le FN n'est pas le premier parti de France, mais seulement le premier parti des votants», a confié l'un des participants à ce défilé de la capitale d'Aquitain...
environ 500 manifestants ont également donné de la voix. «Il faut montrer que le FN n'est pas le premier parti de France, mais seulement le premier parti des votants», a confié l'un des participants à ce défilé de la capitale d'Aquitaine.
Marseille: environ 500 personnes, en majorité des jeunes, ont défilé en scandant des slogans comme "FN la haine", ou "Le Pen tu nous casses les urnes".
A 20 ans, Myriam Simon en est à sa deuxième manifestation anti-FN. La première fois, c'était le 21 avril 2002. Elle avait 8 ans, et accompagnait ses parents. Le candidat d'extrême droite accédait alors au second tour d'une élection présidentielle. Douze ans p...
A 20 ans, Myriam Simon en est à sa deuxième manifestation anti-FN. La première fois, c'était le 21 avril 2002. Elle avait 8 ans, et accompagnait ses parents. Le candidat d'extrême droite accédait alors au second tour d'une élection présidentielle. Douze ans plus tard, elle redescend dans la rue pour dénoncer une nouvelle victoire historique du Front national : le 25 mai, le parti de Marine Le Pen est arrivé en tête des élections européennes.
Comme elle, quelque 10 000 jeunes (dont une grande majorité à Paris) ont manifesté dans toute la France, jeudi 29 mai, pour « lancer un cri de colère et d'incompréhension » devant la performance du parti d'extrême droite. Mais 2014 n'est pas 2002 : pendant quinze jours, des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans la rue, jusqu'à 1,5 million le 1er mai 2002. Douze ans plus tard, le séisme ne semble plus provoquer que de faibles secousses.
Echec ? Les organisateurs mettent en garde : « Ce n'est que le début du sursaut », assure William Martinet, président de l'Union nationale des étudiants de France (UNEF). Vendredi 30 mai, une réunion devait se tenir avec toutes les associations (les lycéens de l'UNL et de la FIDL, les jeunes militants radicaux, socialistes et écologistes, mais aussi la Maison des potes, Osez le féminisme… pour décider des suites du mouvement.
« LE CONTEXTE POLITIQUE DÉLÉTÈRE ET LA DÉFIANCE MAXIMALE »
Quoi qu'il en soit, le contexte n'est pas le même. En 2002, la surprise avait été totale. Aucun sondage n'avait placé Jean-Marie Le Pen en deuxième position du premier tour devant Lionel Jospin. Le pays découvrait que le confortable duel droite-gauche, inlassablement renouvelé depuis 1958, pouvait disparaître du jour au lendemain.
Par ailleurs, l'enjeu, en 2002, était la désignation du chef de l'Etat, élection reine de la Ve République. Les élections européennes sont, au contraire, très peu mobilisatrices. « La désignation de députés européens frontistes n'est pas un motif de mobilisation, confirme Anne Muxel, sociologue au Centre de recherches politiques de Sciences Po. Par ailleurs, le contexte politique est particulièrement délétère et la défiance est maximale. Ce relatif retrait des jeunes, tant des urnes que de la mobilisation collective, marque une panne d'adhésion. Se battre “contre” suppose aussi de se battre “pour”… Et les figures d'identification politiques comme les projets collectifs manquent indéniablement. »
Or, douze ans après la percée de Jean-Marie Le Pen dans la course à l'Elysée, le travail de « dédiabolisation » mené par sa fille Marine à la tête du Front national démontre une fois de plus sa redoutable efficacité. Notamment auprès de la jeunesse. Selon les sondages, 30 % des électeurs de moins de 35 ans ont voté pour le FN le 25 mai.
« ON VA SE RETROUVER AVEC UN PRÉSIDENT FN »
Toujours selon les sondages, 70 % des jeunes ne se sont pas déplacés, manifestant notamment leur défiance à l'égard des vieux partis, usés par le pouvoir, les scandales et d'incessantes luttes intestines. « Ça fait douze ans qu'on entend dire que Le Pen progresse, c'est le drame à chaque élection, se désole Charlotte Boisson, 35 ans, présente dans le cortège parisien aux côtés des lycéens et des étudiants. Du coup, les gens ne votent plus, ne se mobilisent plus ; ils ont l'impression que c'est inéluctable. Un jour, on va se retrouver avec un président FN, sans comprendre ce qui nous arrive ! Aujourd'hui, on devait venir à vingt-cinq, nous ne sommes finalement que deux – les autres étaient fatigués… », soupire-t-elle.
Entre-temps, il est vrai, la gauche a semblé délaisser la rue, investie par une droite arc-boutée contre le mariage pour tous. Au début des années 2000, dans la foulée des altermondialistes, c'est la gauche mouvementiste qui occupait cet espace.
Les manifestants du 29 mai ont rappelé qu'il existait toujours une « autre » jeunesse, viscéralement attachée aux valeurs démocratiques et opposée à l'extrême droite. L'un des premiers à l'avoir clamé est un lycéen marseillais de 17 ans, Lucas Rochette-Brelon. « Le soir du scrutin, raconte-t-il, j'ai entendu le présentateur de France 2 Laurent Delahousse dire que le score du FN ne conduirait probablement personne à sortir dans la rue. J'ai eu envie de lui démontrer le contraire. » Il ouvre immédiatement une page Facebook pour lancer « une marche citoyenne anti F-Haine » à Marseille.
« CRISE DE L'ENGAGEMENT POLITIQUE »
C'est son cri de ralliement que les douze organisateurs des manifestations du 29 mai entendront, avec un léger différé. « J'ai été surpris par l'absence de mobilisation dimanche », confie François-Xavier Hutteau, de la FIDL Ile-de-France, qui regrette « la frilosité des organisations, incapables de se rassembler de manière spontanée. Ça aussi, c'est la crise de l'engagement politique. »
« Nous ne sommes pas à l'origine de cette mobilisation, reconnaît Laura Slimani, présidente du Mouvement des jeunes socialistes. On n'est pas en 2002. Ma génération n'a pas connu le même choc. Même s'il était important de marquer le coup, on ne peut pas continuer à combattre le FN de la même manière. Notre stratégie, c'est de démasquer le FN en déconstruisant son programme. »
Beaucoup de manifestants de jeudi n'ont pas encore voté. Ils anticipent donc déjà la prochaine présidentielle. « Le FN n'est pas le premier parti de France, souligne Myriam Simon. Il ne représente que 25 % des 40 % de Français qui ont voté. Je dis aux jeunes : mobilisez-vous en 2017 ! »
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environ 500 manifestants ont également donné de la voix. «Il faut montrer que le FN n'est pas le premier parti de France, mais seulement le premier parti des votants», a confié l'un des participants à ce défilé de la capitale d'Aquitain...
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A 20 ans, Myriam Simon en est à sa deuxième manifestation anti-FN. La première fois, c'était le 21 avril 2002. Elle avait 8 ans, et accompagnait ses parents. Le candidat d'extrême droite accédait alors au second tour d'une élection présidentielle. Douze ans p...