![bilalminicat](https://old.thechangebook.org/file/pic/photo/2019/03/7f0b4159cc0985ee3abf669e09e4a9cd.jpg?t=667fe238d425d)
Sans soi
Lorsqu’on est submergé par nos angoisses, ou du moins lorsque nos préoccupations personnelles occupent une place majeure dans notre psychisme, on se trouve souvent coupé d’un « rapport...Sans soi
Lorsqu’on est submergé par nos angoisses, ou du moins lorsque nos préoccupations personnelles occupent une place majeure dans notre psychisme, on se trouve souvent coupé d’un « rapport premier » aux éléments et aux autres.
Le soleil dans les branchages, l’état de fatigue d’un·e ami·e, la sensation de l’humidité, sa disponibilité ou non à la relation, l’odeur d’un sol argileux, ce qui est causes de son état, le goût métallique de l’air, s’ille souhaite du soutien.
Nous devenons étrangement insensibles, indifférents à tout cela.
On peut penser que les raisonnements que l’on tient alors en sont la cause, qu’il suffirait de moins mentaliser tout ça pour retrouver cette sensibilité, ce contact d’avec notre corps et ce qui l’environne. Il me semble toutefois que raisonner n’est ici pas le problème en soi mais bien une des conséquences du fait d’être centré sur soi.
On pourrait tout autant réfléchir à divers sujets, à différentes personnes et à ce qu’elles vivent, à une brochure qui nous a touchée… On en serait moins déconnecté d’avec nos perceptions, d’avec cette écoute essentielle d’avec notre propre corps.
Autrement dit, être à l’écoute de soi n’est pas se placer au centre de sa propre attention.
Et même : Se placer au centre de sa propre attention rompt d’une certaine manière toute chance d’être à l’écoute de soi.
Il ne faut alors pas s’étonner, lorsque ce rapport à soi est sacrifié sur l’autel de notre égoïsme, que les rapports aux autres puissent être si compliqués.
Tout devient rapport à l’égo. On confond « je » et son capital social, « je » et son aisance relationnelle, « je » et l’opinion qu’il se porte…
Toute relation, toute interaction, devient alors rapport de séduction. Et c’est le début de l’enfer, pour les autres mais aussi pour soi.
Car on transforme alors les autres en objets au service de notre égoïsme et on se prive de tout ce que les autres sont.
Dans ce cadre là, même entouré on est seul, même plein d’échanges on est vide, on ne se rencontre plus. On se croise et on regrette de ne pas pouvoir stocker l’autre comme on se stocke soi-même, l’enfermer en nous pour toujours.
Heureusement la réalité met souvent des limites à cet égo qui écrase tout sur son passage. Heureusement les autres ne veulent pas être enfermé·e·s dans notre cage psychique.
Heureusement, il arrive que les autres s’adressent à notre individualité plutôt qu’à notre égo. Et on perçoit alors le début d’une possible libération quand on comprend qu’on s’est stupidement enfermé dans la prison du moi.
Se rappeler que « c’est pas moi le monde » est alors salvateur.
Lorsqu’on est submergé par nos angoisses, ou du moins lorsque nos préoccupations personnelles occupent une place majeure dans notre psychisme, on se trouve souvent coupé d’un « rapport...Sans soi
Lorsqu’on est submergé par nos angoisses, ou du moins lorsque nos préoccupations personnelles occupent une place majeure dans notre psychisme, on se trouve souvent coupé d’un « rapport premier » aux éléments et aux autres.
Le soleil dans les branchages, l’état de fatigue d’un·e ami·e, la sensation de l’humidité, sa disponibilité ou non à la relation, l’odeur d’un sol argileux, ce qui est causes de son état, le goût métallique de l’air, s’ille souhaite du soutien.
Nous devenons étrangement insensibles, indifférents à tout cela.
On peut penser que les raisonnements que l’on tient alors en sont la cause, qu’il suffirait de moins mentaliser tout ça pour retrouver cette sensibilité, ce contact d’avec notre corps et ce qui l’environne. Il me semble toutefois que raisonner n’est ici pas le problème en soi mais bien une des conséquences du fait d’être centré sur soi.
On pourrait tout autant réfléchir à divers sujets, à différentes personnes et à ce qu’elles vivent, à une brochure qui nous a touchée… On en serait moins déconnecté d’avec nos perceptions, d’avec cette écoute essentielle d’avec notre propre corps.
Autrement dit, être à l’écoute de soi n’est pas se placer au centre de sa propre attention.
Et même : Se placer au centre de sa propre attention rompt d’une certaine manière toute chance d’être à l’écoute de soi.
Il ne faut alors pas s’étonner, lorsque ce rapport à soi est sacrifié sur l’autel de notre égoïsme, que les rapports aux autres puissent être si compliqués.
Tout devient rapport à l’égo. On confond « je » et son capital social, « je » et son aisance relationnelle, « je » et l’opinion qu’il se porte…
Toute relation, toute interaction, devient alors rapport de séduction. Et c’est le début de l’enfer, pour les autres mais aussi pour soi.
Car on transforme alors les autres en objets au service de notre égoïsme et on se prive de tout ce que les autres sont.
Dans ce cadre là, même entouré on est seul, même plein d’échanges on est vide, on ne se rencontre plus. On se croise et on regrette de ne pas pouvoir stocker l’autre comme on se stocke soi-même, l’enfermer en nous pour toujours.
Heureusement la réalité met souvent des limites à cet égo qui écrase tout sur son passage. Heureusement les autres ne veulent pas être enfermé·e·s dans notre cage psychique.
Heureusement, il arrive que les autres s’adressent à notre individualité plutôt qu’à notre égo. Et on perçoit alors le début d’une possible libération quand on comprend qu’on s’est stupidement enfermé dans la prison du moi.
Se rappeler que « c’est pas moi le monde » est alors salvateur.
Sans soi
À mes semblables – les individus de construction masculine 1. Prends ton égo 2. Prends un marteau 3. Écrabouille-le Réitère le processus autant de fois que nécessaire
- 17 Mars 2019 21:41
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Éprouver
Les montées de larmes,
comme des lames,
cisaillent l’âme.
Lorsqu’elles assaillent,
sans prendre garde,
on sombre vite.
Mais ces courants,
remontent souvent,
au gré du temps.
On se rend compte,
a...Éprouver
Les montées de larmes,
comme des lames,
cisaillent l’âme.
Lorsqu’elles assaillent,
sans prendre garde,
on sombre vite.
Mais ces courants,
remontent souvent,
au gré du temps.
On se rend compte,
auprès des croûtes,
de la panique.
Pulsion antique,
que celle qui mêle,
au triste le risque.
C’lui du dégoût,
de ce qui est, qui a été.
On oubli vite, que c’qui sera
nous attend là.
Las de nous voir,
telles des amarres, attachées ras.
Au ponton de nos illusions.
Les abandonner serait fou.
Mais de quelle libération se prive-t-on !
Je n’est pas encore celui du futur.
Mais il le sera,
à force de désillusions.
Et celles-ci sont belles,
âpres telles la logique,
sèches telles une cale,
au sein de laquelle,
j’entasse mes merveilles.
Besoin de consolation,
voit naître le réconfort,
qui vient de soi.
·
·
Besoin de consolation,
voit naître le réconfort,
qui vient de soi.
Poursuivre.
Développer encore
cette tendresse intime.
Éprouver toujours.
Les montées de larmes,
comme des lames,
cisaillent l’âme.
Lorsqu’elles assaillent,
sans prendre garde,
on sombre vite.
Mais ces courants,
remontent souvent,
au gré du temps.
On se rend compte,
a...Éprouver
Les montées de larmes,
comme des lames,
cisaillent l’âme.
Lorsqu’elles assaillent,
sans prendre garde,
on sombre vite.
Mais ces courants,
remontent souvent,
au gré du temps.
On se rend compte,
auprès des croûtes,
de la panique.
Pulsion antique,
que celle qui mêle,
au triste le risque.
C’lui du dégoût,
de ce qui est, qui a été.
On oubli vite, que c’qui sera
nous attend là.
Las de nous voir,
telles des amarres, attachées ras.
Au ponton de nos illusions.
Les abandonner serait fou.
Mais de quelle libération se prive-t-on !
Je n’est pas encore celui du futur.
Mais il le sera,
à force de désillusions.
Et celles-ci sont belles,
âpres telles la logique,
sèches telles une cale,
au sein de laquelle,
j’entasse mes merveilles.
Besoin de consolation,
voit naître le réconfort,
qui vient de soi.
·
·
Besoin de consolation,
voit naître le réconfort,
qui vient de soi.
Poursuivre.
Développer encore
cette tendresse intime.
Éprouver toujours.
Sciences impulsives
L’idée que le monde physique, non son agencement mais sa logique, puisse changer ; nous angoisse tellement que nous cherchons depuis bien longtemps à en découvrir les lois.
Les ...Sciences impulsives
L’idée que le monde physique, non son agencement mais sa logique, puisse changer ; nous angoisse tellement que nous cherchons depuis bien longtemps à en découvrir les lois.
Les lois physiques humaines fonctionnent suffisamment, avec cette remarquable réflexivité que la démarche scientifique de remise en question, de mise en doute, permet.
De là à dire que le monde physique soit régit par ces lois là, il n’y a qu’un pas anthropocentriste qu’il faut veiller à ne pas franchir.
Nombre de physicien·ne·s travaillent à la « théorie du tout » qui ambitionne de réconcilier les deux théories actuelles, à savoir la physique relativiste et la physique quantique.
Si une telle démarche aboutit, nous dépasserons certes la vision actuelle pour une plus complète mais il y a également un certain risque que quelques générations de chercheur·euse·s se contentent de faire avancer ce modèle unique.
La multiplicité des regards est pourtant une richesse dont on ne peut se passer.
Nous comprenons par exemple la lumière au travers de deux approches : la théorie ondulatoire (la lumière serait une onde) et la théorie corpusculaire (la lumière serait des corps, les photons). C’est la dualité onde-corpuscule, que la physique quantique étend maintenant à tous les objets.
Se restreindre à une seule approche, c’est croire qu’il existe une réponse unique et qu’il s’agit de la trouver.
C’est peut-être le cas. Mais si une telle théorie parvenait à décrire l’ensemble des interactions de façon pertinente ; ne peut-on pas envisager qu’il pourrait également exister bien d’autres descriptions, toutes aussi adéquates aux observations ?
Peut-être que faire le deuil de prétendues lois qui gouverneraient le monde physique peut ne pas être contradictoire avec le fait de vouloir faire progresser les nôtres, de lois physiques ; et ainsi changer la façon dont on considère nos propres travaux.
Abandonner nos prétentions divines et opter pour un regard sceptique, que les scientifiques abandonnent parfois une fois la tâche achevée.
Peut-être faudrait-il commencer à accepter l’instabilité. A savoir que si stabilité il y a dans les logiques du monde, rien ne dit qu’elle soit à notre portée mais que notre constitution nous donne néanmoins accès à des façons fort intéressantes d’aborder la question.
La recherche de sens est-elle seulement la réponse que l’on se donne à nos angoisses existentielles ?
N’y a-t-il pas ici autre chose à y voir ?
Les sciences biologiques nous invitent à parler de pulsions qui meuvent nos corps, chacune ayant sa raison d’être, son histoire.
Elles tendent à ramener cette recherche de sens à un mécanisme efficace pour la survie ; qui a donc été « sélectionné », retenu au cours de l’évolution.
Dans le cadre du tri-lemme combat/fuite/tétanie, nos angoisses font clairement partie de la troisième réaction, celle qui nous laisse un goût amer d’impuissance.
Si faire sens nous permet souvent d’appréhender efficacement les choses, c’est peut-être car cela nous sort de l’impasse en nous dotant de nouvelles armes permettant de passer de la tétanie au combat.
Mais oublier que le sens est une chose qui se fait, qui est issue d’un processus actif de notre part, pour survivre ; c’est bien souvent se mettre en lutte contre tou·te·s pour défendre son sens, sa survie.
Dans ce contexte, éviter de tirer sur l’ambulance peut passer par accepter de laisser chacun·e développer ses propres représentations qui lui font sens, la tiennent.
Cela ne revient pas à les partager, ni à être exempte de critiques à leurs égards.
Juste ne pas mésinterprêter : les sens qui portent les gens ne sont pas exactement de la même teneur que les valeurs que ces gens portent.
Se retrouver, ce serait trouver des formes d’expression non ambiguës ; où il est limpide qu’il ne s’agit pas d’attaquer l’autre mais bien de parler du sens qui nous porte pour mieux l’inviter à nous livrer le sien.
Pour cette fois-ci, ce sera l’écrit.
L’idée que le monde physique, non son agencement mais sa logique, puisse changer ; nous angoisse tellement que nous cherchons depuis bien longtemps à en découvrir les lois.
Les ...Sciences impulsives
L’idée que le monde physique, non son agencement mais sa logique, puisse changer ; nous angoisse tellement que nous cherchons depuis bien longtemps à en découvrir les lois.
Les lois physiques humaines fonctionnent suffisamment, avec cette remarquable réflexivité que la démarche scientifique de remise en question, de mise en doute, permet.
De là à dire que le monde physique soit régit par ces lois là, il n’y a qu’un pas anthropocentriste qu’il faut veiller à ne pas franchir.
Nombre de physicien·ne·s travaillent à la « théorie du tout » qui ambitionne de réconcilier les deux théories actuelles, à savoir la physique relativiste et la physique quantique.
Si une telle démarche aboutit, nous dépasserons certes la vision actuelle pour une plus complète mais il y a également un certain risque que quelques générations de chercheur·euse·s se contentent de faire avancer ce modèle unique.
La multiplicité des regards est pourtant une richesse dont on ne peut se passer.
Nous comprenons par exemple la lumière au travers de deux approches : la théorie ondulatoire (la lumière serait une onde) et la théorie corpusculaire (la lumière serait des corps, les photons). C’est la dualité onde-corpuscule, que la physique quantique étend maintenant à tous les objets.
Se restreindre à une seule approche, c’est croire qu’il existe une réponse unique et qu’il s’agit de la trouver.
C’est peut-être le cas. Mais si une telle théorie parvenait à décrire l’ensemble des interactions de façon pertinente ; ne peut-on pas envisager qu’il pourrait également exister bien d’autres descriptions, toutes aussi adéquates aux observations ?
Peut-être que faire le deuil de prétendues lois qui gouverneraient le monde physique peut ne pas être contradictoire avec le fait de vouloir faire progresser les nôtres, de lois physiques ; et ainsi changer la façon dont on considère nos propres travaux.
Abandonner nos prétentions divines et opter pour un regard sceptique, que les scientifiques abandonnent parfois une fois la tâche achevée.
Peut-être faudrait-il commencer à accepter l’instabilité. A savoir que si stabilité il y a dans les logiques du monde, rien ne dit qu’elle soit à notre portée mais que notre constitution nous donne néanmoins accès à des façons fort intéressantes d’aborder la question.
La recherche de sens est-elle seulement la réponse que l’on se donne à nos angoisses existentielles ?
N’y a-t-il pas ici autre chose à y voir ?
Les sciences biologiques nous invitent à parler de pulsions qui meuvent nos corps, chacune ayant sa raison d’être, son histoire.
Elles tendent à ramener cette recherche de sens à un mécanisme efficace pour la survie ; qui a donc été « sélectionné », retenu au cours de l’évolution.
Dans le cadre du tri-lemme combat/fuite/tétanie, nos angoisses font clairement partie de la troisième réaction, celle qui nous laisse un goût amer d’impuissance.
Si faire sens nous permet souvent d’appréhender efficacement les choses, c’est peut-être car cela nous sort de l’impasse en nous dotant de nouvelles armes permettant de passer de la tétanie au combat.
Mais oublier que le sens est une chose qui se fait, qui est issue d’un processus actif de notre part, pour survivre ; c’est bien souvent se mettre en lutte contre tou·te·s pour défendre son sens, sa survie.
Dans ce contexte, éviter de tirer sur l’ambulance peut passer par accepter de laisser chacun·e développer ses propres représentations qui lui font sens, la tiennent.
Cela ne revient pas à les partager, ni à être exempte de critiques à leurs égards.
Juste ne pas mésinterprêter : les sens qui portent les gens ne sont pas exactement de la même teneur que les valeurs que ces gens portent.
Se retrouver, ce serait trouver des formes d’expression non ambiguës ; où il est limpide qu’il ne s’agit pas d’attaquer l’autre mais bien de parler du sens qui nous porte pour mieux l’inviter à nous livrer le sien.
Pour cette fois-ci, ce sera l’écrit.
Souviens-moi
Je est une narration
qui relie des souvenirs
J’ai ouïe dire
que l’oreille était bleue
La langue quant à elle
grappille dans l’arc-en-ciel
Un moi qui varie
selon les teintes du cri.
Commen...Souviens-moi
Je est une narration
qui relie des souvenirs
J’ai ouïe dire
que l’oreille était bleue
La langue quant à elle
grappille dans l’arc-en-ciel
Un moi qui varie
selon les teintes du cri.
Comment se conte-t-on ?
Se contente-t-on ?
Est-ce le seul rôle du moi ?
Se contenter,
Accepter en se créant cohérence
Produire un moi qui rassure.
Vouloir démêler le multiple.
En extraire un périple,
Une entité unique.
À tout prix cohérence,
plutôt que toutes ces danses.
Chaque souvenir est un
souvenir de souvenir.
Et on tronque,
on transparaît ;
Paré·e à déformer
Pour mieux coaguler
Nouvelle conformité
adéquate à l’instant
Rendre possible le présent.
Et on oublie le prix,
inéluctable gris ;
Érode les contrastes,
Mêle à nouveau au doux,
dissipe les cadastres,
Propriété à bout.
Puis vient nous voir le rouge,
sanguin, celui qui bouge ;
Il touche là où ça bouche,
Condamne les protections,
à se perdre par l’action.
On naît ce que l’on fait,
Récupère ce qu’on erre ;
Faire une place à l’oubli.
Je est une narration
qui relie des souvenirs
J’ai ouïe dire
que l’oreille était bleue
La langue quant à elle
grappille dans l’arc-en-ciel
Un moi qui varie
selon les teintes du cri.
Commen...Souviens-moi
Je est une narration
qui relie des souvenirs
J’ai ouïe dire
que l’oreille était bleue
La langue quant à elle
grappille dans l’arc-en-ciel
Un moi qui varie
selon les teintes du cri.
Comment se conte-t-on ?
Se contente-t-on ?
Est-ce le seul rôle du moi ?
Se contenter,
Accepter en se créant cohérence
Produire un moi qui rassure.
Vouloir démêler le multiple.
En extraire un périple,
Une entité unique.
À tout prix cohérence,
plutôt que toutes ces danses.
Chaque souvenir est un
souvenir de souvenir.
Et on tronque,
on transparaît ;
Paré·e à déformer
Pour mieux coaguler
Nouvelle conformité
adéquate à l’instant
Rendre possible le présent.
Et on oublie le prix,
inéluctable gris ;
Érode les contrastes,
Mêle à nouveau au doux,
dissipe les cadastres,
Propriété à bout.
Puis vient nous voir le rouge,
sanguin, celui qui bouge ;
Il touche là où ça bouche,
Condamne les protections,
à se perdre par l’action.
On naît ce que l’on fait,
Récupère ce qu’on erre ;
Faire une place à l’oubli.
Incomplétude salutaire
Que me manque-t-il ?
Impression qui s’impose parfois si subitement, au sein d’une journée jusque-là pleine d’épanouissements, qu’elle ne peut être que physiologique.
C...Incomplétude salutaire
Que me manque-t-il ?
Impression qui s’impose parfois si subitement, au sein d’une journée jusque-là pleine d’épanouissements, qu’elle ne peut être que physiologique.
Cette question sous-tend de nombreuses choses.
Comme l’idée saugrenue qu’ « aller bien » serait un état dans lequel on se trouverait dépourvu·e de ce qui fait qu’on « va mal ».
Ou encore qu’ « être comblé·e » puisse décrire quelque réalité enviable.
On ne peut combler que ce qui a un fond et des bords.
Et nous ne sommes pas des récipients mais des êtres poreux qui absorbent, incorporent et excrètent. Et parfois : ça fuit par tous les pores !
Aucune chance donc de se combler sans au préalable mutiler les interstices au travers desquels le monde nous emplit. Pour y interdire tout retour, avec la triste technique de la nasse à écrevisse.
Alors on se remplit, on ne veut rien lâcher, ne rien rendre de ce qui nous a atteint ; on croit que la joie de cette atteinte serait amoindrie s’il en ressortait un fragment.
Une fois comblé·e, on se renferme sur notre trop plein ; les pores à présent colmatés, nous sommes hermétiques.
Est-ce là chose désirable ? Car il nous manque alors : le monde.
Se demander ce qui me manque, c’est croire à un état de complétude et se frustrer de ne pas y être.
Mais rien ne viendra à bout de notre incomplétude chronique.
C’est elle qui nous invite à aller voir ailleurs si j’y suis. Et_ oui ! J’y suis. Justement parce que je suis allé·e voir, que je suis un peu devenu·e cet ailleurs.
Être complet·e, ce serait être tout. Mais il paraît que Dieu est mort.
Alors dépassons notre ivresse hermétique en boulimie de l’ailleurs.
Car trop souvent, seul nous manque le goût du manque.
Que me manque-t-il ?
Impression qui s’impose parfois si subitement, au sein d’une journée jusque-là pleine d’épanouissements, qu’elle ne peut être que physiologique.
C...Incomplétude salutaire
Que me manque-t-il ?
Impression qui s’impose parfois si subitement, au sein d’une journée jusque-là pleine d’épanouissements, qu’elle ne peut être que physiologique.
Cette question sous-tend de nombreuses choses.
Comme l’idée saugrenue qu’ « aller bien » serait un état dans lequel on se trouverait dépourvu·e de ce qui fait qu’on « va mal ».
Ou encore qu’ « être comblé·e » puisse décrire quelque réalité enviable.
On ne peut combler que ce qui a un fond et des bords.
Et nous ne sommes pas des récipients mais des êtres poreux qui absorbent, incorporent et excrètent. Et parfois : ça fuit par tous les pores !
Aucune chance donc de se combler sans au préalable mutiler les interstices au travers desquels le monde nous emplit. Pour y interdire tout retour, avec la triste technique de la nasse à écrevisse.
Alors on se remplit, on ne veut rien lâcher, ne rien rendre de ce qui nous a atteint ; on croit que la joie de cette atteinte serait amoindrie s’il en ressortait un fragment.
Une fois comblé·e, on se renferme sur notre trop plein ; les pores à présent colmatés, nous sommes hermétiques.
Est-ce là chose désirable ? Car il nous manque alors : le monde.
Se demander ce qui me manque, c’est croire à un état de complétude et se frustrer de ne pas y être.
Mais rien ne viendra à bout de notre incomplétude chronique.
C’est elle qui nous invite à aller voir ailleurs si j’y suis. Et_ oui ! J’y suis. Justement parce que je suis allé·e voir, que je suis un peu devenu·e cet ailleurs.
Être complet·e, ce serait être tout. Mais il paraît que Dieu est mort.
Alors dépassons notre ivresse hermétique en boulimie de l’ailleurs.
Car trop souvent, seul nous manque le goût du manque.
Incomplétude salutaire
On ne peut combler que ce qui a un fond et des bords. Et nous ne sommes pas des récipients mais des êtres poreux
Comme un doute
Assise, je regarde le chat de la maison. Il sursaute sans raison apparente et observe alentour d’un air perplexe. Je lui dis alors.
On se ressemble, nous aussi on est perplexe. Certes o...Comme un doute
Assise, je regarde le chat de la maison. Il sursaute sans raison apparente et observe alentour d’un air perplexe. Je lui dis alors.
On se ressemble, nous aussi on est perplexe. Certes on se construit des outils pour appréhender le monde et des théories pour calmer notre besoin de cohérence. Mais on reste toujours perplexe devant le tableau du monde.
Ce qui est un problème, c’est que contrairement à toi, nous nous sentons parfois si submergé·es par cette perplexité que nous cherchons des embarcations réconfortantes pour éviter de nous y confronter. Nous trouvons trop souvent la consolation de réponses absolues plutôt que la modestie de rester à observer et questionner avec perplexité.
Notre besoin compulsif de réponses absolues est-il seulement dû à la fatigue qu’apporte le doute ?
Ou bien ce doute n’est-il pas assez viril à nos yeux qui recherchent certitudes et réconforts ?
Et il faut se montrer fort·e. Ne pas douter.
Car douter est une faiblesse, n’est-ce pas ? Et être fort·e c’est avoir peu de faiblesses, non ?
Il faut avancer des certitudes, conforter l’autre dans l’idée que l’on est fort·e.
Alors on cache ses faiblesses aux autres, à soi-même. On en vient à s’interdire de penser ses faiblesses, de les connaître, les travailler.
Douter de soi. Éclater cette certitude qu’on est fort·e.
Refuser de se réconforter avec cette illusion.
Admirer ce qui est fragile, ce qui balbutie en nous, qui initie des chemins qui nous gênent, qu’on voudrait taire à soi-même.
Continuer d’être fort·e. Ne surtout pas craqueler le moi.
Tout au plus modeler notre représentation du monde. Mais ne jamais changer de pâte.
Rester intact·e.
Puis sentir la distance se creuser.
La pâte qui sèche, inévitablement se craquelle.
Se remettre à douter.
Emprunter à nouveau les chemins qui faisaient peur. Y trouver des bouts de soi qu’on arrive maintenant à s’avouer, des parcelles du monde qui nous sont pour la première fois visibles.
Changer la recette de la pâte.
Remodeler.
Découvrir la joie du séchage.
Attendre avec hâte les prochaines craquelures.
Assise, je regarde le chat de la maison. Il sursaute sans raison apparente et observe alentour d’un air perplexe. Je lui dis alors.
On se ressemble, nous aussi on est perplexe. Certes o...Comme un doute
Assise, je regarde le chat de la maison. Il sursaute sans raison apparente et observe alentour d’un air perplexe. Je lui dis alors.
On se ressemble, nous aussi on est perplexe. Certes on se construit des outils pour appréhender le monde et des théories pour calmer notre besoin de cohérence. Mais on reste toujours perplexe devant le tableau du monde.
Ce qui est un problème, c’est que contrairement à toi, nous nous sentons parfois si submergé·es par cette perplexité que nous cherchons des embarcations réconfortantes pour éviter de nous y confronter. Nous trouvons trop souvent la consolation de réponses absolues plutôt que la modestie de rester à observer et questionner avec perplexité.
Notre besoin compulsif de réponses absolues est-il seulement dû à la fatigue qu’apporte le doute ?
Ou bien ce doute n’est-il pas assez viril à nos yeux qui recherchent certitudes et réconforts ?
Et il faut se montrer fort·e. Ne pas douter.
Car douter est une faiblesse, n’est-ce pas ? Et être fort·e c’est avoir peu de faiblesses, non ?
Il faut avancer des certitudes, conforter l’autre dans l’idée que l’on est fort·e.
Alors on cache ses faiblesses aux autres, à soi-même. On en vient à s’interdire de penser ses faiblesses, de les connaître, les travailler.
Douter de soi. Éclater cette certitude qu’on est fort·e.
Refuser de se réconforter avec cette illusion.
Admirer ce qui est fragile, ce qui balbutie en nous, qui initie des chemins qui nous gênent, qu’on voudrait taire à soi-même.
Continuer d’être fort·e. Ne surtout pas craqueler le moi.
Tout au plus modeler notre représentation du monde. Mais ne jamais changer de pâte.
Rester intact·e.
Puis sentir la distance se creuser.
La pâte qui sèche, inévitablement se craquelle.
Se remettre à douter.
Emprunter à nouveau les chemins qui faisaient peur. Y trouver des bouts de soi qu’on arrive maintenant à s’avouer, des parcelles du monde qui nous sont pour la première fois visibles.
Changer la recette de la pâte.
Remodeler.
Découvrir la joie du séchage.
Attendre avec hâte les prochaines craquelures.
Comme un doute
Se remettre à douter. Emprunter à nouveau les chemins qui faisaient peur. Y trouver des bouts de soi qu'on arrive maintenant à s'avouer, des parcelles du monde qui nous sont pour la première fois ...
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