Séminaire EHESS

Séminaire EHESS

Heure
Jeudi, 2 Mars 2017 10:00
Lieu
EHESS - Salle 15
190, avenue de France
Paris
75013
France
Marker
Créé par
La prochaine séance du séminaire « Citoyennetés académiques : Slow Science et recherche action »
se tiendra le jeudi 2 mars 2017, de 9 heures à 12 heures en salle 015 (attention, changement),
à l'EHESS, 190 avenue de France, 75013 Paris.

Elle sera consacrée à l’expérience syndicale de la recherche action.

Les sciences humaines et sociales ont depuis longtemps abordé le syndicalisme comme un objet de recherche et les travaux le concernant sont légion. Mais il existe une dimension davantage méconnue, celle du syndicalisme comme acteur de la recherche, contributeur à la production de connaissances. La pratique de l’enquête ouvrière, initiée dès le XIXe siècle, périodiquement réactivée, demeure bien vivante, revisitée par certaines organisations syndicales, sous différentes formes et à différentes fins.

Syndicalisme et sciences sociales : quelles complémentarités, quelles limites, quelles questions pour agir ? Conçues dans une visée émancipatrice, pour redonner du pouvoir d’agir, individuel et collectif, aux salariés, les recherches action (ou enquêtes action) initiées par les organisations syndicales permettent de rendre visibles des dimensions de l’activité de travail autrement inaccessibles et revitalisent l’action syndicale. Mais ces expérimentations se heurtent également à des difficultés spécifiques à leur champ.


Pour rendre compte de ces expériences et des questions qu’elles soulèvent, nous accueillerons trois intervenants:
- Bernard Bouché, syndicaliste à L'Union syndicale Solidaires et à son centre de formation,
- Yves Bongiorno, syndicaliste à la CGT, membre du comité de pilotage confédéral « Travail et émancipation » et du groupe d’appui confédéral « travail et santé »
- Philippe Davezies, enseignant-chercheur en médecine et santé au travail, Université Lyon 1, retraité.

Vous y êtes les bienvenu-e-s.
L'équipe d'animation du séminaire.


Programme 2016-2017

Citoyennetés académiques : slow science et recherche-action

Véronique Bayer, doctorante à l'EHESS ( IRIS )
Marc Bessin, chargé​​ de recherche au CNRS (TH) ( IRIS )
Isabelle Bourgeois, sociologue à Ic​o​ne Médiation Santé
​Blandine Destremeau, directrice ​ de recherche au CNRS (TH) ( IRIS ) ​
Anne Marchand, doctorante à l'Université d'Évry Val d'Essonne – IDHES
Zoé Rollin, Prag à l'Université Paris 13, doctorante à l'EHESS (IRIS )
1er jeudi du mois de 9 h à 12 h (salle 587, bât. Le France, 190-198 av de France 75013 Paris), du 3 novembre 2016 au 1er juin 2017

Ce séminaire interroge la place du chercheur dans la société, « l’utilité » de son travail, sa commune humanité avec ses enquêtés et son engagement citoyen. Le mouvement actuel de restructuration des institutions de la production et de la transmission des connaissances transforme le monde académique selon une certaine logique de l’excellence, désormais bien ancrée, qui tend à assigner l’expertise aux seuls chercheurs, tout en leur imposant d’intéresser les partenaires industriels ou culturels, en adaptant leurs temporalités à celles du marché.

Nous plaidons pour une autre conception de la citoyenneté académique, qui loin de défendre une autonomie de la recherche, redonne aux acteurs ordinaires leur part d’expertise et impose aux chercheurs de tisser avec eux de nouveaux liens de coopération, en ne négligeant pas leur demande sociale et ce qui doit leur être restitué du travail scientifique. Notre dynamique s’inspire de l’épistémologie féministe de la connaissance située qui a renouvelé la question de la neutralité et du point de vue et des approches du care qui aident à nous méfier des dichotomies (ombres/lumières ; privé/public ; profane/expert…) structurant la démarche scientifique.

Nous nous intéresserons aux recherches-action, interventionnelles ou communautaires, qui, par définition, agissent sur le réel autant qu’elles l’observent, en prenant pour base que la présence du chercheur modifie forcément son terrain, et que la réflexivité vaut mieux que la prétendue neutralité chère aux tenants du positivisme. Différentes temporalités s’articulent dans ces démarches scientifiques, et il s’avère dès lors heuristique de les analyser à l’aune des valeurs du mouvement Slow science qui propose de résister à l’esprit gestionnaire en prenant le temps de la coopération scientifique pour défendre l’inventivité et la liberté du chercheur, sans le confiner dans sa « tour d’Ivoire ».

Ces tensions seront observées à partir de recherches-action menées dans différents domaines et nous présenterons également des expériences innovantes de recherche.


Séance 1 : jeudi 3 novembre
Claire Ribreault et Livio Riboli-Sasco, ​animateurs de l'​Atelier des jours à venir
"Lorsque des citoyens « commanditent » des recherches et bousculent les institutions académiques"

Séance 2 : Jeudi 1er décembre
Jean-Marie Le Gall, association Aides
VIH et santé communautaire

Séance 3 : Jeudi 5 janvier
Recherche action dans une perspective féministe et d'Education populaire
​​avec des membres du Collectif ​La Trouvaille ​

Séance 4 : Jeudi 2 février
Blandine Destremeau, directrice de recherche au CNRS/Iris
​"Engagement, distance, participation. Retour sur expériences de recherche"

Séance 5 : Jeudi 2 mars
Syndicalisme et recherche action
​avec des s​yndicalistes et un chercheur engagés dans des recherches-actions

Séance 6 : Jeudi 4 mai
Recherches participatives

Séance 7 : Jeudi 1er juin
​Hélène Tanné (Planning familial 92) et Gwenaëlle Ferré (CMS d'Aubervilliers), animatrices du Collectif d'Action Féministe Outils
"La posture et la démarche d'accueil, d'écoute et d'accompagnement des femmes victimes de violences ou les paradoxes du "faire avec"